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       LE            SACRILÈGE

              l'angle d'un chemin était une humble Croix.
              Quatre grands peupliers la couvraient de leur ombre,
              Et le lierre, grimpant autour de ses parois,
La voilait à demi de son feuillage sombre.
Elle était là depuis le temps où l'on croyait
Au Christ né d'une vierge, (insondable mystère,)
Dieu fait homme, soumis à Dieu qui l'envoyait,
Mort sur le Golgotha, pour racheter la terre,
Et régnant dans les deux de toute éternité.
Paysans et bourgeois, en passant devant elle,
Saluaient ou faisaient le signe respecté
Qui de l'indifférent distingue le fidèle,
Et, trois fois tous les ans, pour les Rogations,
Au chant des hymnes saints, le curé du village,
Par les sentiersfleuris,entre les verts sillons,
Près d'elle conduisait vieillards courbés par l'âge,
Femmes et jeunes gens, tous ses paroissiens,
Et priait avec eux pour les biens de la terre.
Jeunes gens et vieillards alors étaient chrétiens,
Même après la Régence, en dépit de Voltaire.



Or, dans les tristes jours où la grande cité,
Paris, saignant encore de la guerre civile,
Tyrannisait la France en criant : « Liberté ! »
L'athéisme enhardi leva sa tête vile,