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LE LIERRE DU LYCÉE LAMARTINE 3é9 « Quand nous disons : « Rosa, la rose, » Montrez-nous les rosiers aimés, Ou n'apprenez que de la prose A l'enfant que vous enfermez ! « Cette muraille!.. Ah ! quelle est haute! — Oui, nos petits ne Vaiment pas, » Dit le maître, bon comme un hôte. « Ils jouent mieux sous ces murs plus bas. » Alors, mon enfance oubliée Revint vers nous, et lui parla : « Oh ! » murmura sa voix mouillée, « Monsieur, plantez un lierre, là ! — Monsieur, » me dit le jeune maître, « Si vous revenez dans dix ans, Fous ne pourrez plus reconnaître Ce mur en horreur aux enfants. « Un lierre en couvrira la pierre, Verdure d'hiver et d'été. Les oiseaux viendront dans le lierre, Car le lierre sera planté » Je crus voir, en passant la porte Du lycée aux murs étouffants, L'ombre de mon enfance morte Qui jouait avec des enfants, ( J ) Jean AYCARD. (1) Le lierre du lycée Lamartine a été récité, à Lyon, dans plusieurs salons, par M, Gerbert, du Théâtre des Célestins, et y a été fort applaudi. N° s;. - Mai 1885. 24