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JACOB RICHIER 357 deux filles du maréchal : Catherine et Françoise. La première avait épousé, en 1619, un neveu de Lesdiguières, François de Bonne d'Agoult, comte de Sault, et mourut de la peste, le 22 mai 1621 (elle n'avait que quinze ans). Françoise, mariée à l'âge de huit ans, épousa, en secondes noces, en 1623, Charles de Créqui, depuis duc de Lesdiguières, un des grands capitaines de ce temps, veuf de sa sœur utérine, de Françoise-Madeleine. Marie Vignon voulut reposer, après sa mort, auprès de sa fille aînée Catherine; elle fit faire, de son vivant, le monument qui devait renfermer la mère et la fille. On lisait, en effet, dans l'épitaphe : ...DOMINA VIGNONIA TREFFORTIA... INGENTIS SPI- RITVS FOEMINA, NEC VIRTVTE QVAM FORMA AVT FORTVNA MINOR, IN HOC TVMVLO CONDITA EST QVEM I P S A SIBI VIVENS VT OETERNVM VIVERET, EXCI- TAVIT... Nous ne connaissons ce monument que par la description qu'en a donnée J.-C. Martin qui l'avait vu : « On admirait autrefois, » a-t-il dit, « deux statues en marbre d'albâtre, dont la beauté attirait, chaque année, une foule d'artistes et de curieux... L'une représentait Marie Vignon, marquise de Treffort, épouse du connétable de Lesdiguières; et l'autre, Cathe- rine de Bonne, fille du même, mariée (1) à François de Créqui, comte de Sault, vice-roi du Dauphiné. Chaque statue était à genoux sur un coussin de marbre... Ces deux statues étaient placées sur un massif de marbre, au fond d'une niche en demi-cercle... On remar- quait au-dessus de l'autel les armes de M. de Lesdiguières. » (2) Lorsque Louis XIII vint à Grenoble, en 1622, les échevins firent faire sur le passage du prince les décorations qui étaient dans les (1) L'épitaphe porte : «CATHARINA BONNAEA BJENNIVM NVPTA... » (2) Histoire... de François de Beaumont, baron des Adrets, pp. 108 et 109.