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                               JACOB RICHIER                              355

 adressa, le 12 mai 1857, au curé de Vizille, pour obtenir des rensei-
 gnements sur Richier. (1)
    « Dans une collection de dessins originaux à la plume, actuelle-
 ment en ma possession, » dit M. Bonnaire, « il s'en trouve deux
 identiques d'ensemble, mais quelque peu variés dans les détails,
qui portent chacun, avec la signature autographe de l'auteur : « Jean
 « Richier, » le nom de « Vizille, en Daulphiné, » et la date du
20 juin 1604.
   « Le sujet représenté par ce double croquis me semble avoir eu
pour destination de servir à la fois de mausolée à un illustre per-
sonnage et de décoration architectonique au chœur d'une église...
   « En voici, confrontation faite, l'exacte description :
   « Au centre d'un vaste revêtement incrusté d'échantillons de
marbre oblongs, ovales, carrés ou échancrés, se développant en
arcades à fronton sur une échelle de vingt pieds anciens de longueur
et d'environ quatorze ou quinze pieds de hauteur, flanqué en outre
de quatre colonnes d'ordre ionique et de deux portes collatérales
d'une moindre élévation, apparaît au-dessus d'un soubassement rec-
tangulaire à moulures saillantes l'image sculptée du guerrier. Revêtu
de son armure, la tête nue et à demi inclinée, ce personnage, à demi
couché sur un tombeau qui occupe à peu près toute la distance de
l'entrecolonnement, a, dans l'une des esquisses du projet, un globe
terrestre à ses pieds et les deux mains appuyées sur le cimier de son
casque; il se penche vers le spectateur dans une attitude méditative.
En avant et au-dessus du héros, deux enfants agenouillés tiennent
large ouvert un livre, l'Évangile sans doute, qui repose sur une tête
de mort. Au-dessus, un encadrement vide destiné à l'épitaphe du
défunt est surmonté de son écu lambrequiné avec deux lions grim-
pants pour supports, et, de chaque côté, sont agencés des trophées.
   « Deux panoplies ou cottes d'armes casquées reposent parallèle-
ment au sommet des quatre colonnes, et le fronton supérieur du



  (1) M. Prudhorame, archiviste du département de l'Isère, a eu l'obligeance de
nous communiquer cette lettre.