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REVUE CRITIQUE DES LIVRES NOUVEAUX 317 LES MONNAIES D'EUROPE et l'union monétaire universelle, par COINT-BAVA- ROT, ancien vice-président de la Société d'Économie politique et de la Société des Sciences industrielles de Lyon. Cette brochure a été inspirée par une étude récemment faite par M. Chabrières- Arlès, à la Société d'Economie politique de Lyon. Après avoir passé rapidement en revue les systèmes monétaires en vigueur chez les différentes nations, et s'appuyant sur des notes et des chiffres précis, M. Coint-Bavarot établit d'une façon très sérieuse les avantages que présente dans la pratique le bimétallisme. Il croit que, de même qu'on a créé l'Union postale universelle, on arrivera, en appli- quant ce système, à instituer l'Union monétaire universelle. Il est à souhaiter que cet intéressant travail soit porté devant notre Société d'Économie politique, et que les conclusions en soient discutées d'une manière aussi approfondie qu'elles méritent de l'être. UNE VIE D'ARTISTE. Souvenirs de théâtre et de voyages, par Louis-Alphonse HOLTZEM, auteur des Bases de l'art du chant. M. Holtzem, le professeur de musique bien connu à Lyon, raconte, dans ce premier volume, ses débuts dans la vie et la carrière artistique. On le suit avec plaisir dans ce récit d'une existence laborieuse, où il lui a fallu, pour dompter la fortune, une dose d'énergie peu commune. Les Lyonnais retrouveront dans son livre plusieurs chapitres de l'histoire théâtrale de leur ville, auxquels fut mêlé M. Holtzem, dans la première période de sa vie, alors.qu'il lit partie, à plu- sieurs reprises, de la troupe du Grand-Théâtre. Si M. Holtzem écrit au point de vue du public, je l'engagerai à apporter plus de concision dans son récit, à laisser de côté certaines notes toutes personnelles qui intéresseront moins le lecteur, pour insister davantage sur les épisodes qui retiendraient mieux l'attention. Il y a, dans sa manière d'écrire, un peu d'inexpé- rience littéraire. Je ne voudrais pas le chagriner, mais je ne puis m'empêcher de faire remarquer qu'il est telle réflexion dont il eût mieux fait de s'abstenir. Je prends un exemple. Pendant une visite qu'il fit à la Grande-Chartreuse, le bruit courut qu'un moine venait de se pendre dans sa cellule. M. Holtzem s'écrie doctoralement à ce propos : « Pour celui qui a consommé le suicide moral, il n'y a qu'un pas à franchir pour en venir au suicide réel. » La plaisanterie est un peu forte, et je me dispense de m'y arrêter. Si l'on ignore le caractère véritable de la vie monastique, il vaut mieux n'en rien dire que de se risquer à en parler de la sorte, et à pondre des phrases que ne désavouerait pas M. Prudhomme.