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292                                  LA REVUE LYONNAISE

à prononcer. On ne peut « affranchir » liend sans insister sur e. Quant à l'yotte,
il est lui-même engendré par le groupe cl, co.nm; on le verra à l'étude des
 consonnes.

                                     EXEMPLES DE E BREF

Recipere =     recevaî, recevoir;                       Ven«ium = ver/»,maladie contagieuse;
Crepare =     crev<5; crever ;                          Fenestra = fenétra, fenêtre ;
Nepotem =       nevoa, neveu ;                          Tenere = ter»', tenir.
Benediccre    = benayî, bénir ;

    Remarques. — 1. Dans dies li/nae = dilxn, lundi, et les autres composés de cites,
i bref = t. De même dans le français lundi, dimanche, où il aurait dû, selon les
règles, se diphtonguer. Conclusion, que i était devenu long en bas-latin .
    2. Même observation dans minus cadewtem = micha»(t), méchant, à supposer
que cette étymologic soit la bonne, ce dont je ne vous « donne » pas mon billet.
    3. Influence de la gutturale initiale dans le changement de ae en i dans quae-
 rire = quin, appeler, aller chercher.
    4. Dans bibenda = buvanda, piquette, februarium = furrî, février, lisez soit
l'influence, soit la vocalisation du h, qui a donné beuva»da, puis buvanda ; feurri,
 puis furrf, comme seurel a donné sureau,
     5. Dans ericionem = urisso», hérisson, il ne faut pas voir la transformation
 directe de e fermé en u, mais la transformation intermédiaire de eu en u dans une
 forme eurisson, qui existe encore en dauphinois.
    6. Dans femella = fumella, femme (pris dans un sens qui n'est pas d'amour), la
transformation bizarre de e fermé est due à l'influence des deux consonnes labiales
f-m. Ainsi firmarium a donné fumf.
    7. Dans birota = barotta, barriotta, brouette, a est une lettre d'appui pour
 remplacer l'initiale tombée dans brouette.
    8. Dans le nz'(t)idum = neizî, rouir le chanvre, les deux voyelles, mises en
 contact par la chute de /, se sont diphtonguées en ei.
    9. Dans pr(e)caria = pré/ri, prière; ne(c)are = ney;, noyer, c, devenu yotte,
 s'est diphtongue avec e.

   63. É fermé, E bref, entravés, = È :
Drictiare =     dressf (1), dresser;                    De n:«ssem = messolo'r, moissonneur;
Petraria =    perr/ri, carrière de pierres.;            Persicarium = persi, pêcher ;
Cessare =     cessé, cesser ;                           Serp/culum = serpa/, serpent ;
Restare =     restd, rester;                            Hipriciare = herpeyî, herser (2).


  (1) A l'origine dreiss/, par diphtongaison de la gutturale =   yotte.
  (2) On a aussi parsr, sarp»'n(tj, harpayi, sous l'influeuce de r qui suit e en latin (v. n° 66).