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               liPHKAÃM BEN DAOUÛ

Les fruits offerts au prêtre et la chair des victimes,
Chair impure, interdite aux fidèles Hébreux,
Mais que, suivant les lois de chefs illégitimes,
Les enfants d'Israël se partageaient entre eux.


Autour, étaient rangés les guerriers, les prophètes,
Les princes des tribus, les courtisans du roi,
Que l'orgueilleux pontife invitait à ses fêtes,
Et des femmes de Tyr, sans pudeur et sans foi.
Les bras et les seins nus, de jeunes Syriennes,
Aux accords de la harpe et du psaltérion,
Célébraient Astartè par les danses anciennes
Qu avaient fait oublier les vierges de Sion;
Et l'èchanson, vêtu d'une blanche tunique,
Offrait les coupes a" or pleines d'un vin brûlant.


Un vieillard, tout à coup, parut sous le portique.
Debout, il inclinait son front chauve et tremblant.
Il montra ses haillons souillés par la poussière,
Ses pieds nus, déchirés aux cailloux du chemin,
Et dit :
         « Chefs d'Israël, écoutez la prière
Du malheureux qui passe et qui vous tend la main.
Il ne demande pas une couche moelleuse,
Ni les mets délicats, ni les vins précieux.
Laissez-le seulement sur la dalle poudreuse
Reposer à l'écart, sans offenser vos yeux.
Laissez-le s'abreuver à la source limpide
Que cette voûte abrite, et, pour calmer la faim
Du vieillard épuisé dont la besace est vide,
Qu'un de vos serviteurs lui donne un peu de pain.
L'Eternel... »
              Ephraïm se lève avec colère :
« Chassez ce mendiant impudent et brutal,