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Lettre à M. Morel de Voléine SUR UN POÈME INTITULÉ : « LA LUBINADE » AUTEUR INCONNU MONSIEUR, ous avez signalé dans la Revue lyonnaise de janvier, ( i ) parmi les poèmes oubliés, un poème héroï-comique, — La Lubinade, — auteur inconnu. Permettez-moi de revendiquer pour l'un de mes grands-pères la paternité de cette œuvre poétique, badinage spirituellement troussé, où la « sensibilité, » comme on disait alors, s'allie à une versifica- tion élégante et facile. Mon arrière-grand-père maternel, Jacques-François d'Arnal, na- quit à Lyon, le 4 juillet 1750, et il y mourut en 1830. Il appartenait à une ancienne famille noble du Gévaudan, originaire des environs de Mende, dont un rameau embrassa la religion réformée, et vint de Valleraugue en Languedoc s'établir à Lyon, au commencement du xviu* siècle. Obligé, comme presque tous les protestants d'alors, auxquels les autres carrières étaient pour la plupart fermées, de demander au négoce les ressources qu'il ne tenait pas de ses ancêtres, le père de M. d'Arnal suivit cet exemple forcé, et édifia (1) Voir Petite chronique lyonnaise, par Morel DE VOLMNE. La Revue lyonnaise, t. IX, p. 48. N° 51. - Mars 1885. I}-