page suivante »
PETITE CHRONIQUE LYONNAISE 45 M. Pezant. Elle offre aux actionnaires de leur abandonner l'île entière moyennant mille écus de rentes. 18 janvier 1782. Il y a en ce moment à Lyon une fameuse canta- trice, Mlle Mara, qui surpasse Mlle Todi (il y a dans Bievriana, un assez joli calembour sur le nom de ces deux artistes). Depuis huit jours nous avons des exécutions dans notre ville et il reste encore quatorze individus à pendre. 4 Avril. La fureur des cavalcades de nos jolies petites maîtresses continue, et cela a donné le goût des chevaux à tous les jeunes gens pour suivre ces dames. 16 Mai. Toute la ville est en l'air pour le comte et la comtesse du Nord (le grand duc de Russie), qui sont ici depuis mardi et comptent séjourner huit jours. Nous avons aussi le prince de Wur- temberg, beau-père du grand duc de Russie et la princesse ; ils ne sont point logés ensemble, ces derniers à l'hôtel de Provence et les premiers à l'hôtel d'Artois, mais ils vont toujours ensemble voir les curiosités de la ville. Ils ont une suite nombreuse.,Le jour de son arrivée, le comte du Nord se promena à pied tout seul sous les Tilleuls. Le lendemain matin il fit une visite à M. Fay. Il a visité tous les monuments et passe ses soirées à la comédie. Il est allé au spectacle de Balp (célèbre écuyer). C'est un cri général à sa louange sur son honnêteté, sa politesse, ses talents et sa libéralité. On lui a donné un bai charmant, les princes n'y dansèrent point et se retirè- rent de bonne heure. Le samedi matin ils avoient été aux Chartreux. Beaucoup de dames s'y rendirent et profitèrent de cette occasion pour voir la belle église. A la bibliothèque la princesse embarrassa le bibliothécaire par ses questions. 8 juin 1784. Graves désordres dans les personnages. Il s'agit de revers d'uniformes que plusieurs ont fait la dépense de mettre à leurs habits et qui ont été défendus très rigoureusement. L'affiche ordonne même de chasser ceux qui se présenteront ainsi. Il y a eu des sabres tirés et des drapeaux mis en pièces. 2 Août 1784. Les intéressés à Perrache ont été dans le plus grand contentement, par une lettre écrite de M. de Flesselles à M. Boin, disant que le Roi se chargeoit de faire le pont et le comte d'Artois