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410                     HENRI HIGNARD

que de voir maintenant tous les jeunes gens un peu bien
élevés, revenir à la religion précisément dans l'âge où tout
semble devoir les en éloigner, et où autrefois ils pensaient à
tout autre chose.
    Avant-hier, c'est-à-dire lundi, je suis sorti avec Lorenti,
nous avons été au Jardin des Plantes, visiter les animaux,
et tout ce qu'il y a de curieux; puis, comme nous voulions
faire un grand tour pour prendre de l'exercice, nous som-
mes allés chez ma tante par les boulevards. Ma tante m'a
dit que M. Dazy était venu plusieurs fois me chercher et
qu'il m'attendait. Aussitôt j'ai été chez lui, 5, Chaussée-
d'Antin, et j'ai eu le plus grand plaisir à le voir avec
Mme Dazy. Il m'a accueilli de la manière la plus amicale, et
nous avons causé de vous pendant plus de deux heures.
Nousnoussommes rappelés ce beau voyage duMididontilme
reste tant de souvenirs. Il paraît qu'il a cédé son magasin à son
neveu, dont il m'a montré le portrait, et qui a bien changé,
car ce jeune homme, fluet et imberbe il y a trois ans, est
maintenant un très bel homme doué d'une superbe barbe.
    Il m'a chargé de vous parler de lui. et de vous rappeler son
amitié pour vous. Il ne compte quitter Paris que dans deux
mois, et alors il vous verra en passant par Lyon.
    Je suis revenu, en le quittant, chez mon oncle avec qui
j'ai dîné, et nous sommes partis ensuite avec ma cousine
pour voir les fêtes publiques. Je n'ai jamais vu tant de
monde dehors. Il faisait un temps superbe, et la fête était
vraiment admirable. Le roi était à son balcon des Tuileries
avec toute sa famille, et sur les terrasses de côté les députés
et les pairs ; en bas la musique des régiments, dans un
pavillon éclairé par des lanternes tricolores, exécutaient une
musique délicieuse. Après nous être promenés dans les
Tuileries, nous avons passé dans les Champs-Elysées. Ils