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400                  . HENRI HIGNARD      ;

 pas dans tes petits ouvrages. Il faut te proposer de
traduire un poème,, en choisir un qui soit assez court, et
 ne pas désemparer que tu ne l'aies fini. Et puis, mon cher
 ami, lis et relis Racine. Tu vois que moi aussi je fais des
vers, quand je veux; mais je doute que Racine eut avoué
celui-là.
    Mon cher ami, quand tu verras M. Deroziers parle-lui un:
 peu de moi; tu lui.diras que le souvenir de ses bontés «st
un des plus vifs que j'aie gardé ; tu lui diras encore que je
 me fais une grande joie de,le revoir dans trois mois.
    Rappelle-moi au bon souvenir de MM. Justian et.Eugène,
et dans ta très prochaine lettre, donne-moi de leurs nouvelles.
Donne un gros baiser à mon père et à ma mère en sou-
venir de moi, et dis-leur que dans trois mois, je leur en
en donnerai bien d'autres !
  . Et puis, mon ami, écris-moi, de grâce. Le jour où tu
partis pour Limonesl tu me dis. dans un petit billet que tu"
m'écrirais aussitôt que tu y serais arrivé. Cependant, mon,
ami, c'était le 7, et nous sommes au 26, et je n'ai rien reçu..
Que diable ! cependant un homme n'a que sa parole. Je
t'embrasse bien fort, aime-moi un peu, pardonne-moi mes
longs sermons et veuille m'écrire longuement. Je te dirai;
que dans la bataille, j'ai eu un courage étonnant, et que je
suis fort irrité contre les journaux qui n'ont pas dit un mot
de moi. A présent que la France s'arrange comme elle
pourra je ne me mêle plus de ses affaires. Turpauld te fait
bien ses compliments et Lorenti aussi; pour moi je t'aime,
de tout mon coeur, je souffre de tes souffrances, je
t'exhorte à les supporter avec courage, et j'en désire vive-
ment la fin.
 . Au revoir dans trois mois.