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                LETTRES DE L ' É C O L E NORMALE            39!

me promener. Tu auras d'autant plus besoin d'indulgence
que je ne puis faire cette lettre bien longue, mais tu sais
combien je t'aime, mon enfant, tu sais de plus que je suis
accablé de travail, et que bien souvent je ne puis pas tra-
vailler. Je vais adopter un nouveau mode de correspondance
avec toi; toutes les fois que j'aurai un moment, j'écrirai
quelque chose, et quand il y en aura quatre ou 'cinq pages
je te les enverrai. De cette manière, je n'aurai jamais besoin
de me mettre à faire une longue lettre, j'emploierai à cela
beaucoup de petits moments et je t'écrirai plus souvent.
Si tu approuves ce procédé, sers-t'en envers moi. Pauvre
garçon, j'ai bien pensé à toi pendant que tu étais malade,
j'en parlais à tout le monde, et comme tout le monde me
demandait de tes nouvelles, juge si j'ai été heureux l'autre
jour de raconter que tu allais mieux ! Ecris-moi souvent
pour me parler de la santé de ton corps, et aussi un peu de
la santé de ton âme, qui est bien la plus importante. Tu
dois avoir beaucoup de choses à me dire, car d'après les
plans de mon père, le moment approche où tu seras un
homme, étant utile à la société et vivant de ton travail. Oh!
mon ami, que c'est beau,l'homme qui se suffit à lui-même!
Et je suis loin de ce point encore, tandis que toi tu es à la
veille de l'atteindre. Il faut faire attention à bien profiter de
tous tes cours, de tout ton temps ; il est bien précieux
 maintenant.
    J'ai écrit ces jours-ci à M. Deroziers. Vas-tu le voir sou-
 vent ? Parle-lui de moi, et puis prie un peu pour moi, car
 nous avons tous besoin que l'on prie pour nous. Je suis sûr
 que tu travailles bien, maintenant ; que tu apprends bien
 par cœur, que tu fais bien de l'anglais. Ne néglige pas cette
 langue, mon ami, car c'est peut-être une des parties les
 plus utiles de ton éducation. Rien n'est plus utile que