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LES AGENCES MATRIMONIALES 365 passez dans la journée de jeudi devant là case n° 27 ; vous la reconnaîtrez à un bouquet de myosotis qu'elle portera à son chapeau. Le jeudi suivant, une foule d'hommes passaient devant la case n° 27 pour apercevoir la jeune fille, et une foule de jeunes filles, • • avec ou sans leurs parents, — faisaient le — pied de... demoiselle devant la même case n° 27. On s'examinait désappointé, on regardait la case de l'exposant, pour prendre patience, on achetait quelque chose et on attendait jusqu'à la fermeture. En faisant sa caisse, l'exposant se disait : —• La journée a été bonne, qu'est-ce que je pourrais bien inventer pour les attirer demain ? Ces mystifications ne sauraient se renouveler souvent. L'Agence a elle-même intérêt à ne pas s'y laisser prendre. En France les annonces matrimoniales, qui s'étalent dans le Figaro et le Gil Blas, ne sont en réalité que des berquinades comparées à la réclame anglaise ; toutefois il faut recon- naître qu'on y jongle plus fréquemment avec les grosses dots et les belles espérances. Les demoiselles, simplement millionnaires dans le pré- sent et archi-millionnaires dans l'avenir, y forment une imposante majorité. Il y a quelques mois, le Gil Blas ne réclamait-il pas un époux pour une veuve de trente-trois ans, ayant un petit garçon et 45 millions de fortune ? A la même date le Figaro insérait l'avis suivant : — Une princesse de 19 ans et demi, possédant encore ses parents, fille unique, 15 millions de dot, espérances: 15 millions, habitant Paris, veut un prince ayant fortune.