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336                  BERNARD SALOMON

et raffiné, l'imagination fertile, le sentiment de l'élé-
gance et le crayon facile, il était instruit ; il avait
appris à plus d'une école. Il ressemblait par quelques
côtés à Jean Cousin qui avait plus de grandeur dans
l'esprit.

   Du Verdier a fait mention « d'un excellent livre
de feu maistre Bernard Salomon, traictant la Pers-
pective, qui s'est perdu après son décès (par la
nonchallance des héritiers ou successeurs) ( i ) ».
Comme elle eût été intéressante la comparaison de
l'ouvrage de cet artiste si délié avec le Livre de Pers-
pective de Jean Cousin ! La planche du Paysage de
Cousin suffirait seule à montrer ce qu'il y avait chez
celui-ci de science et de correction et quel senti-
ment élevé il avait de l'art. Le petit Bernard, qui a
eu, quant aux scènes en plein air et aux paysages,
sa propre méthode d'expression, devait avoir exposé
une conception de cette partie de l'art tout à fait
originale, et les dessins qu'il avait donnés en exemple
n'auraient pas eu un moindre prix. Son œuvre gravé
a suffi à lui assurer une légitime célébrité.

                                         Natalis RONDOT.
                              FIN.



 ( I ) La bibliothèque d'Antoine Du Verdier, 1585, p. 119.