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    3 lé                BERNARD SALOMON

    la fécondité de son talent, n'a pas pu s'astreindre à
    exercer sans répit ce métier ingrat. De plus l'examen
    des planches montre de telles dissemblances dans la
    taille qu'on est assuré que la gravure a été faite dans
    plusieurs ateliers ou par plusieurs tailleurs. Il ne faut
    pas d'ailleurs oublier quelle était à cette époque la
    position du tailleur en bois ; elle était autre que celle
    du peintre, c'est-à-dire du dessinateur. Le tailleur était
    le plus souvent un ouvrier, un manœuvre, un auxiliaire
    du peintre et de l'imprimeur, toujours obscur et oublié.
       En thèse générale, les graveurs s'appliquent à repro-
    duire fidèlement les modèles qni leur sont donnés. Us
    peuvent arriver à faire disparaître si bien leur person-
    nalité que les dessins d'un ouvrage paraissent taillés
,   dans le bois par la même main. Cette fidélité est
    nécessaire, elle est un des mérites de graveur. Autre-
    fois, au xvic siècle, on n'était pas assuré de la ren-
    contrer et l'on distingue sans trop de peine la façon
    de chacun des tailleurs au service d'un imprimeur.
    Ce n'est que par exception, comme on l'observe assez
    souvent chez Jean de Tournes, c'est-à-dire sous la
    conduite de Bernard Salomon, que la surveillance
    assidue du travail par le dessinateur produit son effet.
        Nous n'avons aucun document qui nous permette
     de savoir comment l'œuvre de la taille et l'œuvre de
     la reliure étaient organisées chez Jean de Tournes, et
    •cependant il n'est pas douteux qu'en son imprimerie
     l'une et l'autre œuvre étaient exercées dans des ateliers
     distincts. Nous avons même par les rôles des indica-
     tions qui permettraient de se faire une idée du
    personnel de chaque atelier.
      Nous   avons recueilli   les noms d'une    trentaine de