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                            BIBLIOGRAPHIE                            297

pour attendre l'ouverture des portes de l'Anastasie, mais ce n'est pas un
temple proprement dit. Silvia décrit enfin un quatrième édifice appelé
là Croix où se conservait cette précieuse relique ; édifice faisant proba-
blement partie de la Basilique et située au-dessus de la crypte de l'Jn-
vention de la Croix.
   Non moins intéressants sont les détails fournis par la Perigrinalio sur
les offices liturgiques. Il y avait d'abord, dans la nuit, la Vigile, que
nous appelons aujourd'hui Matines, à laquelle les moines et les vierges
sont tenus d'assister. Au chant du coq commençaient les Hymnes mati-
nales (Lau des) l'évêque y arrivait avec tout son clergé « entrait dans la
grotte même du Saint-Sépulcre, priait pour le peuple et prononçait
même le nom de ceux dont il voulait faire spécialement mémoire. »
Les dimanches et fêtes on célébrait le Saint Sacrifice divisé en deux
parties, dont la première, appelée messe des catéchumènes, se passait dans
l'église majeure du Golgotha; cette partie correspond à ce qui s'étend
actuellement de l'Introït à l'Offertoire. Celle-ci terminée, on passe pro-
cessionnellement de l'église du Calvaire dans celle de la Résurrection
{Anastasie), mais en excluant les catéchumènes, puis on accomplit le
mystère ou sacrifice proprement dit.
   Nos heures actuelles de Prime et Tierce étant d'origine monastique
étaient inconnues à cette époque ; mais à midi on se réunit dans
VAnastasie pour chanter Sexte qui ne comprend que trois psaumes ; à
trois heures on en fait autant pour None, mais il faut remarquer que
les dimanches, quand on célèbre le Saint Sacrifice on omet les Laudes,
Sexte et None. Enfin à la dixième heure (4 h. du soir) a lieu solen-
nellement le Licinicon ou Lucernaire, c'est-à-dire nos vêpres ; après
lequel l'évêque, le peuple et le clergé font une procession à la chapelle
de la Croix et prient devant, puis derrière cette relique.
   L'espacememanquepouranalyser en entier l'ouvrageduR. P. Cabrol.
Ceux qui s'intéressent à l'histoire de la liturgie liront avec fruit les
chapitres consacrés aux grandes fêtes de Noël, la Purification, l'Annon-
ciation, aux offices si touchants de la Semaine Sainte et de Pâques, enfin
à la discipline du jeûne aux différents temps de l'année. Le P . Cabrol
a fait suivre son travail d'appendice parmi lesquels je signalerai ceux
ayant trait au manuscrit, à la date et à l'auteur de la Perigrinatio. Deux
planches permettent de se rendre compte de la disposition du Calvaire
au temps de la Passion et à l'époque de Silvia.

                                                J.-B.   MARTIN.