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294 SONNHTS Et cependant que l'ombre envahissant la terre, Efface les objets sur le sol ardoisé, Le crépuscule d'or demeure pavoisé Des vestiges sanglants du royal Sagittaire. La Nature, craintive et frémissante, au seuil Des ténèbres se plonge en une mer de deuil, Mais dans le vaste ciel constellé de silence, — Tels des aigles de feu ! — les sublimes espoirs Planent sur le décor fleuri, plein d'opulence Que laisse, en s'effaçant, la pourpre des beaux soirs. AUBE VESPÉRALE A LUCIEN PÂTÉ. Le couchant est d'or pourpre. Au clair cristal de l'onde Le cytise fleuri mire sa grappe blonde. L'orgue de la forêt murmure au vent du soir. On entend des bruits d'aile au fond du taillis noir. Sur un ajonc flexible un pinson chante encore Comme pour saluer cette suprême aurore Embrasant la Nature aux portes de la Nuit Tandis que le soleil à l'occident s'enfuit.