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                    SA VIE ET SON Å’UVRE                        217


                           29 brumaire an II (19 novembre 1793).

            Société des Jacobins de Ville Affranchie.

  Un secrétaire a fait lecture d'une lettre de la femme de
Chinard, cet artiste avili qui a fait servir l'art à outrager là
nature ; la société a réclamé l'ordre du jour.

               Montpellier, 22 frimaire an II (12 décembre 1793).

   Boisset, représentant du peuple, écrit à ses collègues en
mission à Lyon, pour réclamer la mise en liberté de
Chinard :
   « Les arts sont faits pour embellir le triomphe de la
Liberté, et lorsque l'homme de génie a contribué à en trans-
mettre à la postérité les traits, rhomme qui pense doit
chercher à le caresser ; en conséquence, je viens vous
demander de donner la liberté au citoyen Chinard, sculpteur
célèbre qui fut persécuté à Rome pour avoir créé dans le
séjour du fanatisme et de l'erreur un monument qui devait
contribuer à les anéantir; je demande en outre que vous
veuliez (sic) me l'envoyer ici où ses talents me deviennent
nécessaires.
   « L'esprit public est excellent, et bientôt Montpellier sera
l'émule de Paris. Je chauffe par des tableaux patriotiques
cet élan, et pour le porter au plus haut période ou le génie
de l'indépendance puisse atteindre, j'ai besoin du secours
des arts.
  a Salut et fraternité.
  « Signé : Boisset. »
   Au bas est écrit : « Renvoyé à la Commission révolu-
tionnaire pour y faire droit. »