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PEINTRE ET TAILLEUR D'HISTOIRES 177 On l'a fait originaire soit de l'Allemagne soit de la Flandre, sans apporter de preuve à l'appui de Tune ou de l'autre assertion. Bernard Salomon est Français sans qu'on puisse élever aucun doute à cet égard, il l'était même de toute façon : « Le naturel du vrai François, a dit Brantôme, porte qu'il soit prompt, gail- lard, actif et toujours en cervelle. » Ne reconnaît-on pas Bernard Salomon à ces traits ? Le petit Bernard était établi à Lyon en 1540. Il devait avoir alors de trente à trente-deux ans. Il était homme fait, ayant une valeur personnelle certaine, un talent déjà mûr, puisque, à son arrivée ou peu de temps après son arrivée, il était désigné dans les comptes avec la qualité de maître peintre, et peignait, avec neuf autres maîtres peintres, chacun « au feur de dix solz par jour », .sous la direction du peintre flo- rentin Benedetto dal Bene, « les mistaires et eschaf- faux », à l'occasion de l'entrée d'Hippolyte d'Esté, cardinal de Ferrare, archevêque de Lyon (1). Bernard Salomon, « autrement le petit Bernard », comme il le dit lui-même dans une lettre aux éche- vins, était peut-être venu de Paris. Serait-il allé en Italie et se serait-il arrêté à Lyon à son retour ? Rien ne l'indique.. S'il n'a pas quitté la France, il a travaillé dans un milieu où l'on connaissait bien l'école de Fon- tainebleau. Il est possible qu'il se soir formé à cette au xvi<= siècle, une famille Salomon à Paris. Tabarin, le fameux bouffon, né vers 1582, s'appelait Jean Salomon. (1) Archives de Lyon, CC 934, f° 6 v°. Carnet des fraiz de Ventrée monsgr h Rme cardinal de ferrare... faicte au moys de mai 1540.