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BERNARD SALOMON 165 de l'Allemagne, des Allemands de Bâle, des Flamands, des Italiens. Une variété infinie d'ouvrages, pour la plupart ornés de gravures, ont fourni aliment à leurs presses. Nous avons eu alors des tailleurs de bois pour toutes les tâches : il y a de ces graveurs qui avaient conservé le faire rudimentaire et pour ainsi dire archaïque du siècle précé- dent; d'autres, qui avaient puisé leur enseignement à des sources très diverses, apportaient aux imprimeurs et aux libraires une plus utile coopération. Nous avons eu aussi l'aide d'ateliers de gravure de Bâle et même de Paris. En outre, nos imprimeurs ont pris à loyer des bois qui avaient eu déjà leur emploi. Ainsi Sébastien Gryphe, qui avait cependant à son service des graveurs assez habiles, a emprunté à Jean Froben, de Bâle, des gravures du fonds de celui-ci, entre autres le grand et bel encadrement dont on attribue le dessin à Holbein et la gravure à Jacques Favre et qui parut à Bâle en 1520 formant le titre des Erasmi adagia (1). L'école de gravure de Paris et l'école de Lyon ont apporté presque simultanément à cette époque des changements dans l'art d'illustrer les livres. On leur doit le système de l'impression de petites vignettes avec le texte soit en tête soit dans le cours de la page. Dans ce temps ont paru à Lyon les Simulachres et historiées faces de la mort, « autant élégamment pourtraites que artificiellement imaginées 3>, et les Historiarum veteris Testamenti icônes. Melchior et Gaspard Trechsel, fils de (1) C'est l'encadrement qui porte au bas les Muses- et Calliope couronnant Homère. Sébastien Gryphe l'a mis, en 1536 et en 1538, au titre des Commentaria linguae latinae de Dolet. La gravure est sur cuivre et en relief. Nu 3. — Septembre 1896, jo