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EN RUSSIE 159 Quelle fut la coopération de la ville de Lyon dans cette transformation ? Je l'ignore. Mais si l'on s'en rapporte à la relation du séjour que le grand-duc Paul y fit, en 1782 et au soin que le Consulat prit de montrer à l'auguste voya- geur les merveilles de la fabrication lyonnaise, si l'on tient compte de la visite que le comte du Nord voulut faire des principales fabriques et des emplettes considérables qu'il fit d'étoffes riches, on peut croire que la manufacture de Russie n'avait pu détrôner celle de Lyon et qu'au contraire, cette dernière avait alors une vogue plus grande que jamais. Une publication du temps (1) ajoute, en effet, que l'impératrice de Russie faisait travailler beaucoup aux manufactures de Lyon (2). IV Après la mort de Catherine II, arrivée en 1796, la manu- facture d'étoffes continua de péricliter de telle sorte, qu'en 1807 (5 ventôse an XI), l'ambassadeur de France déclarait qu'Use trouvait fort peud'ouvriersde Lyon en Russie et qu'il ne doutait pas que ceux qui y étaient ne soient fort empres- sés de retourner dans leur patrie (3). Huit ans plus tard, la situation générale des manufactures françaises en Russie ne s'était pas améliorée. On lit, en effet, ce qui suit dans un mémoire daté de Pétersbourg, le 20 mars 1811 : « Pierre I er introduisit toutes les fabrica- (1) Mémoires secrets ou Journal d'un observateur. Londres, 1782. (2) En 1808, dit-on, Lyon fournit pour 34 raillions de francs de soieries et étoffes d'or et d'argent, mais ce chiffre fut contesté comme étant exagéré, suivant un état dressé par les consuls en 1788. (3) Archives du Minist. des Aff. Etrang. (corr. de Russie, vol 142).