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84 JOSEPH CHINARD, SCULPTEUR l'enthousiasme qu'on y éprouve. Plusieurs cardinaux sont entrés en robe consulaire, suivis d'un nombre infini de prélats. Après une seconde symphonie, un prélat a pro- noncé un discours Sur Vexcellence et la prééminence des beaux- arts, après lequel le cardinal Boncompagni a fait la distri- bution des prix. En remettant à M. Chinard les deux médailles d'or qni formaient le premier prix de sculpture, il lui a dit qu'il était charmé d'être chargé de récompenser le grand mérite de ses talents. Quand ce jeune artiste est des- cendu d'une estrade élevée de trois marches où on l'avait placé, et quand il est retourné à sa place après avoir reçu le prix, toute l'assemblée lui a prodigué les applaudisse- ments les plus vifs, et après la cérémonie M. le marquis de Créqui l'a conduit dans le cours comme en triomphe. « La relation de cette cérémonie doit être imprimée, et on l'attend de jour en jour. Si la joie de notre jeune compa- triote, de son épouse, de ses amis, de sa famille, est difficile à peindre, quelle ne doit pas être dans ce moment la satisfaction de l'ami des arts, qui a encouragé cet artiste, qui a facilité son voyage en Italie, et qui aura peut-être un jour à s'applaudir d'avoir contribué à procurer à notre ville et à la France un grand homme de plus. « Note : l'atelier de M. Chinard à Lyon est sur le quai du Rhône, maison de l'hôpital, n° 36. On peut y voir plu- sieurs ouvrages de lui en marbre et en terre cuite, et Mme son épouse vient de faire exposer au Salon des arts un buste de vestale d'après l'antique et une tête d'amour en marbre blanc. » {Journal de Lyon, 1786, page 213.) (Chinard n'était pas encore marié).