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                  SA VIE ET SON ŒUVRE                     JÇ)

   Joseph Chinard, né à Lyon, le 12 février 1756, qui devait
être un célèbre statuaire, fut d'abord destiné à l'état ecclé-
siastique. Son goût pour les arts l'entraîna dans une autre
carrière. N'ayant pas de fortune et son instruction étant
incomplète, ainsi que le prouvent de nombreuses fautes
d'orthographe que l'on trouve dans sa correspondance, il
eut beaucoup de difficultés à surmonter. Le travail, l'étude,
la persévérance, l'imagination, d'heureuses dispositions et
une volonté énergique le firent réussir dans un art difficile
et il devint un habile statuaire.

   Dans sa notice sur Chinard, J.-B. Dumas définit ainsi les
difficultés qu'il eut à vaincre :

   « On sait que le statuaire à moins de ressources que le
peintre; il donne moins à l'illusion; il est condamné à une
imitation plus rigoureuse de la nature; privé d'une infinité
de positions naturelles, il ne nous offre qu'une ou deux
figures d'une seule couleur et sans yeux, qui semblent appe-
ler toute l'attention et toute la critique des nôtres. En tour-
nant autour de son ouvrage, nous en cherchons l'endroit
faible. La solidité, la dureté de la matière qu'il emploie, ne
lui permettent pas de s'attacher aux idées fines et délicates ;
elles réclament des pensées simples, nobles, fortes et
grandes. Voilà pourquoi l'âme des statuaires devrait toujours
être nourrie par la plus profonde instruction : voilà pour-
quoi, dans l'antiquité, ces artistes vivaient en communauté
 avec les philosophes et les rois. »

   Chinard fit d'abord des figurines pour les pâtissiers-
confiseurs, et fut admis en 1770, à l'âge de 14 ans, dans
l'école royale gratuite de dessin de Lyon, dirigée par
Nonnotte, peintre du Roi- Il y remporta plusieurs prix, et