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24 UNE PROMENADE EN DAUPHINÉ du-Pin, en lutte jusqu'alors et qu'il amena à une transac- tion honorable. En 1220, il maria sa fille aînée, Béatrix, à Siboud de Clermont, lui donnant pour dot, avec d'autres fiefs, tout ce qu'il possédait à Virieu, le château compris. C'est ainsi que la terre de Virieu passa à la famille seigneuriale de Clermont qui la garda durant plus de trois siècles. Elle la vendit en 1573, pour la somme de soixante mille livres tournois, à Arthus Prunier de Saint-André, dont les descendants en jouirent jusqu'à la Révolution. Nous retrouverons bientôt le souvenir des Clermont- Tonnerre, célèbres entre tous dans les fastes du Dauphiné, quand nous visiterons les ruines séculaires de leur ancien château fort. C'est Arthus Prunier qui donna au château de Virieu- les traits distinctifs de sa physionomie extérieure tel qu'on le voit maintenant. Les tours, d'un si original aspect, sont son oeuvre, de même que la grande entrée et les ailes du midi et du couchant. Il embellit encore cette résidence de jets d'eau et de jardins du plus agréable effet. En 1655, Louis XIV érigea en marquisat la terre de Virieu en faveur de Nicolas Prunier de Saint-André, comme marque des éminents services rendus par les ancêtres de ce seigneur. L'un d'eux avait contribué à maintenir la princi- pauté d'Orange sous l'obéissance du roi Henri IL Un autre, demeuré fidèle à la cause royale pendant les guerres de religion et les troubles de la Ligue, avait activement concouru au rétablissement de l'autorité d'Henri IV à Lyon. Digne fils de tels aïeux, Nicolas Prunier exerça avec éclat les fonctions qui lui furent confiées. Il fut premier président au Parlement de Grenoble, et sut garder fièrement la préséance sur le représentant de l'Espagne au cours d'une cérémonie à Venise où il était ambassadeur.