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12 LOUIS BRESSON très réussi. La seconde, où règne le plein cintre, avec ses belles et fortes colonnes de diverses nuances, ses fenêtres larges et fort élevées au-dessus du sol, produit aussi une solennelle impression. Dans la première l'inspiration du moyen âge a dominé l'artiste, dans la seconde l'influence romane et l'influence antique intimement fondue l'ont conduit avec bonheur. Une chapelle de Bresson très belle aussi et tout à fait complète est celle de la Maison-Mère des Religieuses de Saint-Joseph, rue des Chartreux. Composée de trois nefs avec vastes tribunes au-dessus des petites nefs, cette cha- pelle a reçu toute sa décoration de peintures ornementales. Les trois absides circulaires qui terminent les trois nefs sont revêtues de peintures monumentales d'un grand style dues aux pinceaux de Tyr et de Sublet. Les autels et tout le mobilier sont traités avec goût, et comme l'édifice lui- même dont ils font partie intégrante sont de style roman. Les lecteurs de la Revue du Lyonnais qui obtiendront de visiter cette chapelle seront très probablement surpris et sûrement charmés. Il serait fastidieux de prolonger ces descriptions. La des- cription d'un monument est comme un compte rendu de concert, assez peu intéressant d'ordinaire pour celui qui n'en connaît pas les morceaux. Cependant, il ne faudrait pas'passer sous silence la jolie église de Saint-Charles, de Serin, avec son dôme et son élégant clocher qui anime d'une façon si agréable la rive de la Saône à son entrée dans notre ville. Cette église traitée avec grand soin, comme tout ce que faisait Bresson, semble donner une idée juste de son talent souple et consciencieux. Le mélange des matériaux, souvent employés dans certains édifices romains, l'est dans cette église, mais sans postiche, ni copie propre- ment dite.