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"BIBLIOGRAPHIE. HISTOIRE DE L'ORDRE DE CLUNY , DEPUIS LA FONDATION DE L'ABBAYE, JUSQU'À LA MORT DE PIERRE LE VÉNÉRABLE (907- 1157), par J. HENRI PIGNOT (1). I. On ne se fait pas, généralement, une idée suffisamment exacte des difficultés matérielles qui se rencontrent dans dé pareilles entreprises pour un écrivain que les conditions 'de sa vie atta- chent au séjour de la province. La poursuite des documents qui lui sont nécessaires, et qui sont presque toujours disséminés sur différents points, souvent à de grandes distances, dans les archi- ves, dans les bibliothèques, dans les dépôts publics, dans des col- lections particulières, est à elle seule un énorme labeur dont on ne lui tient nul eompte. Quand il s'agit d'une institution comme Cluny qui, à un moment donné, a couvert l'Europe de ses éta- blissements et qu'il faut suivre tout le mouvement de cette vie rayonnant du centre à ses extrémités, de la métropole conven- tuelle, Cluny, l'âme et le cerveau de ce vaste organisme, à ses lointaines colonies jetées comme un immense réseau au fond de l'Irlande, de l'Ecosse et de la Germanie jusqu'en Palestine, on est effrayé de la quantité de matériaux qu'il a fallu mettre à con- tribution, on est comme écrasé sous leur masse. Ce que M. H. Pignot a fait dans ce genre, et ce qu'il a accumulé d'indications, de renseignements, ses notes en témoignent à chaque page de son livre, et certes nous pouvons hardiment affirmer qu'on ne trou- vera pas beaucoup d'exemples dans l'histoire littéraire de notre temps d'investigationsaussiconsciencieuses et aussi approfondies. Les annales des Bénédictins, les Bollandistes, les Conciles de Labbe, les grandes collections relatives à l'histoire de France, le Gallia christiana, la Patrologie de Migne, les Annales ecclésiasti- ques de Baronius, ont été pour lui des sources d'informations familières, et les plus accessibles, sans compter les innombrables (1) Autun, 1865, 3 vol., gr. in-8". A Autuo, chez Dejussieu ; à Lyon, chez Briday.