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414                        AUTOUR DU LYON.

groupe Verdun, latin Vir [o] dun-um, Vir [i] dun-uu (l), et
la signification « très ou supérieur mont ». Vous nous ap-
prenez en effet que le Verdun est de seize mètres plus élevé que
ses voisins, les plus hauts sommets du massif.
   La circonscription éduenne possède plusieurs autres cimes
qualifiées de Verdun, entre autres celle du canton de Boën, dans
la Loire (2).

    Le Montoulx. Nous allons différer, mais la faute en est à l'or-
thographe que vous avez adoptée : Monl-Houx, que vous défi-
nissez « Mont-aigu », du grec o?ùç ; le Toulx se terminant par une
pointe légèrement horizontale. Dès lors, en admettant que votre
etymologie ne soit pas la véritable, elle a du moins le mérite d'être
ingénieuse. Néanmoins, j'ose la combattre. Ecrivant Toulxcomme
la montagne de rowte-Sainte-Croix, en latin Tull-xxm, dont Ba-
railon nous a donné, au commencement du siècle, une descrip-
 tion si curieuse (3), je le dérive, de même que ce Toulx, de la ra-
 cine gauloise tul ou tyl, montagne, hauteur, qui, se remarquant
dans les divers Tull-um de la circonscription celtique, les Tyl-
angii d'Aviénus (4), 7W-ingi de César (5), la Dôl-e, l'une des
cimes élevées du Jura, YA-dul-as, ancien nom du Saint-Gothard,
demeure, mais avec moins d'étendue dans l'expression, au gaé-
lique tul, cymrique tyl oatyle, élévation moyenne, colline; et
se relie au latin toll-eve, tul, i, sanc. tul, élever, soulever, dres-
ser, supporter, et même au gr. z\&a> pour zoààa, bien que ce verbe
n'ait gardé que le sens de supporter. Par conséquent l'Atlas sur
lequel les poètes grecs, fertiles en brillants mensonges, ont forgé

    (1) Sur la forme Viro cf. le nom Viro-du : Duchalais, Descript. des mé-
 daill. gaul. de la Biblioth. impér., n° 554 ; M. Hucber, l'Art, gaul., pi.
 46, n° 1.— Sur la forme Viri l'ethnique KîVi-dunensis de Greg. 'fur., Hist.
Franc, III, 34.
    (2) «In pago lugdunensi, in agroforensi, in fine Monter)erduno» (Car-
tul. de Savign.,i\° 330).
    (3) Recherch. sur les peupl. Cambiovicences, etc. Paris, 1806, in-8°.
   (4) Oramaritima, dans la Descript. de l'Helvétic, v. 670 à 680.
    (5) Debell. gall., I. 1, c. 5.