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284               LES PREMIÈRES RACES HUMAINES

rieur à celui des langues à flexions, qui en sont la forme
la plus parfaite. Il résulte de là, que le groupe humain à
langues .agglomérantes pourrait représenter un des ra-
meaux détachés du tronc japhétique à une époque anté-
rieure à toutes les émigrations connues, et correspondant
précisément à la phase linguistique à forme agglomé-
rante. Quelques auteurs croient même reconnaître la fa-
mille Tartaro-Fiimoise dans les populations que la Bible
 désig-ne sous le nom d'enfants de Grog et de Magog1, issus
 selon eux de Japhet('l).
    Sans aller aussi loin, je me bornerai à constater l'accord
qui existe sur ce point entre les conclusions fournies par
deux sciences radicalement distinctes : d'une part la phi-
lologie nous apprenant que les langues agglomérantes
 correspondent à unétat embryonnaire du langage, et que
les populations qui les parlent ont dû se séparer les pre-
mières du tronc blanc; de l'autre l'antropologie rattachant
aussi ces mêmes . populations au tronc blanc et croyant
pouvoir établir leur parenté avec les plus anciennes races
humaines, dont l'Europe garde la trace. De telles concor-
dances seraient-elles l'effet du hasard ? Je ne puis le
croire.
   Il ne serait donc pas impossible que nos sauvages chas-
seurs de renne de Solutré fussent les frères aînés des
Celtes qui vinrent plus tard leur disputer pied à pied les
rives de la Saône.
   Si l'on assigne pour point de départ à la famille Mon-
goloïde, les régions septentrionales du plateau central de
l'Asie, d'où paraissent avoir essaimé toutes les races
blanches, il faut admettre qu'elle pénétra en Occident par
le nord, en contournant les vastes lagunes et les nappes
d'eau qui à une époque géologique, contemporaine de ces
  (1) Voir F. Lenormaud, Manuel de l'histoire ancienne de l'Orient.