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                    LAMARTINE
                         ET SA FAMILLE.




   Lamartine est mort à Paris, le 28 février 1869, dans le
chalet de la rue d'Eylau, qui lui avait été donné par la
ville de Paris ; il repose aujourd'hui à Saint-Point, suivant
son désir, émis il y a quarante ans :
         0 forêt de Saint-Point ! ô cachez bien ma cendre,
         Sous le chêne natal de mon obscur vallon !
   Il ne nous appartient pas de donner ici une appréciation
spéciale du caractère politique comme du génie littéraire
de l'illustre défunt : une pareille tâche serait au-dessus
de nos forces.
   Comme poète et orateur, ses productions sont dans le
souvenir de tous ceux qui savent lire : il est le créateur
d'une poésie lyrique nouvelle qui suffit à immortaliser son
nom et ne sera peut-être jamais dépassée.
   Comme homme politique, n'oublions jamais ces paroles
mémorables dont il foudroya les bandes formidables, qui,
au 25 février 1848, croyaient pouvoir lui imposer le dra-
peau rouge, « ce symbole de sang et de honte » :
   « Le drapeau tricolore, s'écria-t-il dans un élan sublime
d'éloquence et de sang-froid, a fait le tour du monde avec
la république et l'empire, avec vos libertés et vos gloires ;
le drapeau rouge n'a fait que le tour du Champ de Mars,
traîné dans les flots de sang du peuple ! »
   Vapereau lui a consacré, dans son Dictionnaire des con-
temporains (1), un long article biographique où il nous

  (1) Vapereau, Dictionnaire des contemporains, Paris, L. Hachette,
1861, 2» édition.