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AUTOUR DE LYON. 419 forêt Àrsia ou Orsia, entourant une prairie également sacrée, la prairie d'Esus (1). Le récit d'une bataille qui se livre dans ces lieux vénérés ne lui laisse pas le temps de dire à quelles céré- monies ils servaient -, toutefois, de l'analogie des dénominations, il est permis de conclure à la similitude des solennités. Pour la prairie des Charlettes cette conclusion doit être la même. Je me croirais entièrement autorisé dans mon hypothèse si, au lieu de Charlettes, vous aviez écrit Charlaithes ; avec cette orthographe, nous obtiendrions « du cercle (cromlech) prairies », par conséquent la preuve d'un cercle de pierres, cor ou cromlech disparu. Char serait le gaélique Car, cuir, cor, cymrique cor, cercle, circuit, tour, par extension assemblée qui se tient sur le terrain dépendant de ce cercle, mots revivant dans le forezien cours, réunion des veillées (2), et laithes équivaudrait au cym- rique llaith, gaélique lath, marais, prairie marécageuse, du bord des eaux, loth, glosé Lerna (3). Il est remarquable que cor reste attaché au nom d'une commune limitrophe, Cur-is, autrefois Cur-j (4), en Iat. Cwr-iacum. C'est ainsi que dans l'Italie centrale, la cité sabine de Cwr-es a dû son nom et son développement à une réunion considérable attirée par les mys- tères qui se célébraient au pied du Soracte, sur les bords de la fontaine sainte de Féronie. Dans la partie septentrionale du Mont-d'Or des bois nommés des Chers, Cheirs, Cheyrs, doivent le nom qui les distingue à la langue gauloise. En patois forezien, cher, chier, sier, se dit pour pierre, roche (8), et son diminutif cheir-a, chir-a, chir-ei, chir-on pour débris factiees ou naturels de pierres et de ro- (1) à cr TÔ p.s,i) Ôvpaov aXaoç rà Sk Aitrovsiov >s«piVK npoirayopfùovatv {Publicola, c. 9). (2) M. Pierre Gras, Ouvr. cit., au mot couru. (3) Zouss, Gramm. celt., p. 15. (4) Carte de Jaillot, 1148. (5) M. Pierre Gras, Ouvr. cit., au mot cher. \