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512                      BIBLIOGRAPHIE.

monographies, les chartes, les manuscrits, les traités spéciaux
qui ont été consultés et qui sont indiqués comme éléments de
vérification. Vue de loin, à distance, cette quantité de matériaux
s'offre à nos yeux comme une forêt au milieu de laquelle VMstc-
rien a peine à retrouver sa route. Pour ne citer ici qu'une seule
des nombreuses compilations que M. Pignot a dû interroger avec
une attention toute spéciale, nous rappellerons celle qu'il a men-
tionnée dans son avant-propos, lesCartulaires de l'abbaye trans-
crits et classés à la Bibliothèque impériale sous le nom de Cabinet
Moreau. Ces documents forment un ensemble de 75 volumes in-
 folio, et ils ont été copiés à Cluny de la main d'un archiviste
 d'Autun, M. Lambert de Barive, qui vers le milieu du siècle
 dernier fut employé à ce travail pendant plus de vingt ans.
Toutes les parties ^e l'ouvrage, toutes les circonstances qui peu-
vent concourir à lapieine élucidationde chaquefait, sont étudiées
 avec le môme soin, avec la même passion pour la vérité. Ainsi,
 pour n'en citer qu'un exemple entre mille, l'historien de Cluny
 ayant à raconter le voyage de Pierre-le-Vénérable en Angleterre,
 s'attache à retrouver sa trace historique dans Wharton, Anglia
 Sacra, dans la chronique anglaise de Mathieu Paris, dans Lin-
 gard, et jusque dans le Monastîcon Anglicanum. Il le suit de
 même à la cour d'Alfonse Vil! et dans sa visite aux prieurés de
 la Péninsule avec la collection des conciles espagnols deAguirre.
Les moindres incidents sont l'objet de conslatations les plus
 minutieuses. S'agit-il de l'intervention de l'abbé de Cluny dans
 ies démêlés qui s'élèvent entre l'évoque de Compostelle et le roi
 deCastille, M. Pignot ne se tient pour satisfait que lorsqu'il a
 épuisé la série des documents espagnols qui peuvent s'y référer,
 Aguirre, Alvarez de Coimenar, Mauro, Mariana, Gastella, Ferrer,
 un biographe du 16e siècle que sa spécialité aurait dérobé à tout
 autre écrivain. On peut juger par là de la force de volonté en
 même temps que de la sûreté et de l'étendue de l'érudition qui
 ont dirigé ses recherches. M. Pignot n'est pas seulement un
érudit, c'est un linguiste. Il possède particulièrement l'anglais
et l'espagnol, et la connaissance de ces deux langues lui a été
d'un secours précieux dans cet ouvrage.