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                          LA DIANA.                         97

 la voûte était réservée aux barons seigneurs bannerets et
 haut-justiciers du comté. Or, plus j'ai réfléchi à cette idée,
 plus je lui ai trouvé de probabilités et je vais vous en faire
juges.
    Et d'abord, je n'ai pas la prétention de démontrer cette
idée aussi rigoureusement qu'un théorème. Si nous avions
tous les éléments du problème, si nous connaissions exac-
tement tous les écussons de la Diana, le nom de tous les
seigneurs et la qualité de toutes les terres qu'ils représen-
tent, rien ne serait plus facile. Malheureusement des cho-
ses ensevelies sous les ruines que six siècles ont accumu-
lées ne s'affirment pas si aisément. Mais si je parviens à
étayer ma théorie sur un certain nombre de faits incon-
testables, étayés eux-mêmes sur des faits probables et tous
possibles, cela suffira amplement à ma démonstration et à
l'objet que je me propose.

                              I.

   On sait la différence qui existe, dans le régime féodal,
entre le seigneur d'une terre de toute justice au moyen
âge, et le seigneur purement direct, ou censier, ou de
moyenne et basse justice, ou aussi le seigneur d'une mai-
son forte. Quel que soit le lien féodal qui rattache le haut-
justicier soit directement au roi, soit à un grand feudataire
de la couronne, comme possesseur d'une baronnie et terre
en toute justice, il est investi, dans l'étendue de sa sei-
gneurie de tous les attributs de la puissance. publique.
Tout à la fois baron, dans le sens antique du mot, cheva-
lier banneret et haut justicier, il concentre entièrement,
dans ses mains, l'autorité civile et militaire, administrative
et judiciaire, et il l'exerce en dehors de toute ingérence
des officiers de son suzerain direct. Il convoque et com-
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