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                       SALON DE 1 8 6 9 .                 159
soir en crayonnant largement quelque figure ou quelque
 groupe d'un bon style décoratif et librement exécutés. Lui
seul et M. BELLET-DUPOISAT osent parmi nous de grandes
Å“uvres historiques et dramatiques. Mais le second est
plein f de souvenirs de peintures, tandis que le premier
l'est de souvenirs littéraires. On a déjà vu ou lu leurs
tableaux quelque part. On voit en outre que M. Bellet-
Dupoizat a le travail plus indépendant et que M. Domer
est plus préoccupé de décoration d'un'emploi utile. Il n'y
a même de comparaison à faire entre eux que par suite
des sujets qu'ils traitent le plus souvent. L'un a plus de
fougue et sa palette est autrement riche et puissante,
l'autre hésite parfois et toujours imite des originaux moins
originaux, mais ils se rapprochent par un caractère com-
mun, une certaine audace et le dédain de la vulgarité.
    La liste ne serait pas complète si n'y figurait pas
M. CHATI&NT. Il n'est guère représenté à nos expositions
que par les tableaux de ses nombreux et nombreuses
élèves, quelquefois très-remarquables, mais son propre
apport annuel à l'art lyonnais est souvent des plus im-
portants. Cette année, par exemple, il a peint, à l'église
de l'Hôtel-Dieu, une chapelle où il a fait preuve une fois
encore d'un talent peu ordinaire, ne craignant pas de
traiter un sujet demi-mystique d'une façon réaliste qui
 semble prouver une indépendance d'esprit bien rare
 dans de pareils travaux. Bien d'autres chapelles et d'au-
 tres églises doivent à M. Chatigny leur décoration, mais
il se trouve à Lyon beaucoup de ces sanctuaires cachés
 et tenus presque secrets pour une autre cause que la
modestie, et on dirait que c'est dans ceux-là que cet ar-
 tiste se complait.
    Plusieurs des peintres dont je vient d'esquisser les
 types, ne figurent pas sur le livret de l'exposition de cette