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ENCORE UNE LETTRE AU SUJET DU PEINTRE BLANCHET Lyon, le 15 avril 1869. MON CHER DIRECTEUR, La Revue du Lyonnais, dans sa dernière livraison, a signalé à ses lecteurs un tableau de la vente Laforge, que le catalogue at- tribuait, par une erreur d'autant plus grande, au peintre Thomas Blanchet, mort en 1689, que ce tableau était signé et daté : L. G. Blanchet, Romœ, 1736. Le hasard, ce dieu des collectionneurs, se plaît donc à confon- dre les deux Blanchet. Il y a quelques années, une personne me donnait une lettre, comme étant un autographe du peintre de notre Hôtel-de-Ville : quelle ne fut pas ma déception en y lisant ce qui suit : DIVISION GÉNÉRALE, N° 8 2 , ACADÉMIE ROYALE. De Rome, ce 29 janvier 1749. MONSEIGNEUR, Monsieur de Troy vous aura sans doute donner auis que le ta- bleau de la bataille de Constantin est party pour vous être re- mis j'espère; Monseigneur que après l'auoir vu vous aurez la bonté d'effectuer a mon égard ce que auez eu la bonté d'écrire a Monsieur de Troy, je ne perderay jamais de vue les bontez que vous aurez pour moy, et vous suplie Monseigneur de me conti- nuer l'honneur de votre protection , et suis et seray toute ma vie auec respect et soumission Monseigneur Votre très humble et très obéissant seruiteur BLANCHET. La lecture de cette lettre m'ayant donné l'envie de connaître son auteur, j'ai cherché dans les diverses biographies des rensei- gnements sur cet artiste. Mais toutes mes investigations ont été sans résultat, et j'avais abandonné ces recherches, lorsque l'examen du tableau attribué par M. Carrand à Thomas Blanchet, lequel tableau, par parenthèse, avait appartenu à l'un de nos amateurs lyonnais les plus compétents, M. Méra, qui l'a cédé à M. Laforge, est venu me donner un faible éclaircissement sur le peintre L.-G. Blanchet. Il paraîtrait, d'après les dates et lieu, soit de la lettre, soit du tableau, que cet artiste était attaché à notre Académie des beaux Arts à Rome, qu'il y a fait un séjour assez prolongé, et qu'il y a exécuté plusieurs tableaux , qui, à en juger par le spécimen que nous avons eu sous les yeux, ne sont pas sans mérite, et, en dépit de l'orthographe et de la ponctuation fantaisiste , doivent donner une idée avantageuse du talent de leur auteur. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération la plus affectueuse, HUBERT JACQUET.