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                          AUTOUR DE LYON.                           417

riche et si populeux, était en grande partie, antérieurement au
Xe siècle, couvert d'une forêt primitive. La portion cultivée, dans
les vallons e"t sur les pentes, appartenait à des clans dont les
arrondissements revivent dans les vicarise et les agri de l'époque
mérovingienne. La religion des Druides y dut avoir aussi des
lieux d'adoration. J'ai découvert la trace de l'un d'eux à la Font-
du-Plâtre, cette source, qui se fait jour non loin de la ferme de
la Glande, dans la déclivité qui sépare à l'est le Verdun du Py.
Plâtre, n'a pas ici le sens de gypse, mais celui de place, platea-
rium, autour d'une chapelle, d'une église, d'une croix, d'un mo-
nument religieux quelconque (1) ; tenant lieu du celtique lan ou
 latin, qui possède cette signification. La place au Plâtre, à Lyon,
reste de l'ancien lann du confluent, équivaut à ce pléonasme « la
place de la place ». En Forez, les emplacements qui s'étendent
 à l'entrée et autour des églises reçoivent tous ce nom de
plâtre (2). La dénomination gauloise de la source n'est pas pour
 cela tout-à-fait perdue; la fraîche et pure fille du Verdun l'a cé-
 dée à la ferme, en s'habiliant à la romaine, car la Glande, c'est
 « la claire, la transparente (source) » et ce topique s'est fait du
 gaélique et cymrique glan, glân, limpide, pur, brillant, ou plu-
 tôt de glannat, appellatif gaulois existant en Glanmt-iva,
 Gland-è\es, des Basses-Alpes, fait de glan, purifier, rendre clair,
 et at, suffixe de noms abstraits et quelquefois d'appellatifs.
  Glannat serait représenté en gaélique pas glanadh, en cymrique
 par glânaedh ; et c'est à lui que sont dus ces noms de rivière et
  de fontaine avec cours d'eau des circonscriptions éduenne et
  allobrogique : le Gland, la Glantine ou Glandine, le Glan-
  don, etc. Tel est le fait religieux qui ressort de l'étymologie. A
  son témoignage pourrait s'ajouter une preuve d'induction, si la
 jeunesse des environs qui se réunit au réveil des longs jours,


   (1) Platearium n'existe pas en cette signification dans le bas lat. Du-
cange donne platearii, receveurs de droits de place. Plâtre s'est fait de
platea sur ce sens indiqué par Grégoire de Tours, Hist. Franc, 1. u, c, 31
v velis pictis adumbrantur plateœ ecclesiœ ».
   (2) M. P, Gras, Dictionnaire du patois forizien au mot plâtre.
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