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Al 8 AUTOUR DE LYON. sur les préaux voisins de la fontaine, obéissait à une vieille cou- tume dont la cause serait oubliée. Une phrase de votre livre me ferait croire à quelque usage antique et solennel. « Parles beaux dimanches d'été, cette montagne, parée d'une fraîche pelouse et constellée de charmantes petites fleurs, attire de tous les villa- ges voisins des groupes de promeneurs et de promeneuses qui, après de bruyants ébats, vont à la ferme boire un lait savoureux, dans lequel ils trempent un pain de seigle appétissant et d'une jolie couleur bise (1). » Il est d'autres établissements de l'époque et de la religion druidiques, dépendant de la région du Mont-d'Or ; nous les re- trouverons, si vous voulez me faire l'honneur de redescendre avec moi par ces jolis sentiers que vous savez si bien décrire. Ces chemins qu'ont fleuris la chaleur et la brise printanières, nous amènent sur une : Vière, s. f., terme que vous dites défini par le patois local « lieu désert, délaissé, terre inculte. » Cette signification ré- pond au bas-latin viaria, voirie, dans l'acception de jeter à la voirie, c'est-à -dire au terrain abandonné à la circulation ou au parcours « chemins et voieries estant au devant de leurs tenemens et héritages. » (2) Charlettes (prairie des). Dans la vallée de Poleymieux, une prairie dite des Charlettes sert de lieu de rendez-vous aux sor- cières, farfadets, loups-garous et lutins. Cette légende me parait être une vague réminiscence do certaines cérémonies druidiques qui se célébraient la nuit, dans des prairies, au bord des ruis- seaux, des étangs et des sources. Ces fêtes semblent avoir été expiatoires. Plutarque raconte que dans une île mystérieuse de l'Océan, la Grande-Bretagne ou l'Irlande, les justes se purifiaient des impuretés de l'existence sur les gazons d'une prairie dite prairie d'Àdès (3). Ailleurs il parle d'un bois sacré d'Italie, la (1) Autour de Lyon, p. 45. (2) Ducange, v° Viarius, édit. Didot, (3) Sv }.etf*wv«5 A^OM x«Xou(rt (De la face de la Lune, e. 2 8 . )