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370              LES PREMIÈRES RACES HUMAINES

d'après les vieilles traditions dans les ateliers indigènes de
l'intérieur des terres.
   D'où venait par exemple cette belle épée de bronze du
musée de Lyon, trouvée aux environs de Trévoux (Ain),
si voisine du type qu'on rencontre en Grèce aux temps
classiques et faisant contraste avec le type général et
uniforme des épées de bronze recueillies en assez grand
nombre dans les mêmes parages (1 ) ? Ne serait-ce pas un
témoin de l'influence pélasgique ?
    Que penser aussi du couteau de Holstein, si connu des
archéologues, représentant une figure nue avec une cein-
ture à la mode grecque et les cheveux frisés comme ceux
du soldat de Marathon? Ce n'est certes point là le costume
d'un homme du Nord. Il serait étrange que ce fût simple-
 ment une Å“uvre d'imagination, un produit du hasard, un
 caprice du mouleur, quand on y retrouve tout le style de
 cet art oriental assyrio-égyptien qui a rayonné sur toutes
 les rives de la Méditerranée.
    L'influence pélasgique caractériserait, à mes yeux, la
 seconde phase de la civilisation du bronze (2).
    A partir du xm e ou du xive siècle, la puissance mari-
 time et commerciale des Phéniciens se développe en Occi-
 dent. L'industrie du bronze était déjà très-importante chez
 eux. Dès cette "époque et antérieurement ils connaissaient
 aussi le fer, par suite de leurs rapports avec l'Egypte et
 l'Assyrie.
    Or, il" est historiquement établi qu'ils firent un grand

   (1) La forme d'épée communément employée dans nos pays jusqu'au
premier âge du fer, est l'épée fondue d'un seul jet, à poignée aplatie,
garnie de bois ou de corne à l'aide de rivets, comme nos manches de
couteaux.
   (2) M. de Bouslettcn est arrivé à des conclusions analogues ; voir le
second supplément de son Recueil des antiquités suisses.