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DE LA VALLÉE DE LA SAÔNE. 371 commerce d'objets de bronze avec les peuples européens. Ils durent aussi leur apporter le fer, qui ne paraît pas avoir été connu en Occident beaucoup avant le xine siè- cle. On sait que leurs vaisseaux allaient aborder aux bou- ches du Pô, où ils trouvaient les caravanes qui, venues des bords de la Baltique à travers l'Europe centrale, leur apportaient l'ambre et d'autres produits du Nord, qu'ils échangeaient contre des objets de bronze. N'a-t-on pas remarqué sur la fin de l'âge du bronze et à la première époque du fer, en Danemark, dans l'Eu- rope centrale, sur la route probable des grandes caravanes, à Halstatt (Autriche), en Etrurie et ailleurs, le style nou- veau et très-caractéristique des armes et des objets de bronze, leur plus grande perfection, la finesse des dé- tails, l'habileté de la main d'œuvre et des procédés de coulage, enfin la présence d'objets et notamment de grands vases inconnus jusque là ? Si l'on remarque que cette transformation de l'industrie du bronze, sur certains points, correspond précisément avec la première apparition des Phéniciens sur les côtes de la Méditerranée, comment n'être pas porté à leur en at- tribuer la cause ? La troisième phase de l'âge de bronze avait donc subi une influence toute phénicienne et correspondrait à peu près à l'introduction du fer en Europe. En un mot, il me semble que tout le développement de l'industrie du bronze en Europe s'est produit sous une triple influence inégalement répartie et combinée (cela est bien important à noter pour expliquer des formes par- ticulières à certaines régions) avec les industries locales. Si maintenant nous étudions à ce point de vue l'industrie, la vulgarisation du bronze dans nos contrées, nous sommes