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DE LA VALLÉE DE LA SAÔNE. 369 Nous trouvons, en premier lieu, les peuples pélasgiques malheureusement trop peu connus, mais qui certainement, au xive et au xve siècle avant notre ère, étaient, avec quel- ques autres peuplades des rivages septentrionaux de la Méditerranée, les vrais maîtres de cette mer. Des Phé- niciens il n'était pas encore question. A peine faisaient-ils leurs premiers essais de navigation et de cabotage sur les côtes de Syrie et d'Egypte. Ces peuples pélasgiques étaient si puissants et avaient une marine si redoutable, qu'ils tentèrent, au xiV siècle (sous le règne de Merenphtah) une descente en Egypte de concert avec lesLybiens, les Maschousas, les Sardones, les Sicules, les Achéens du Péloponèse et les Laconiens. Ils pénétrèrent jusqu'à Paari, dans la Moyenne-Egypte et s'y firent battre. Une inscription du temple de Karnak lue par M. de Rougé, nous révèle à ce sujet un fait curieux à recueillir : c'est que les vaincus abandonnèrent sur le champ de bataille une immense quantité d'armes de bronze. Voilà donc, au xive siècle avant notre ère, les rivages sep- tentrionaux de la Méditerranée occupés par des peuples puissants en pleine civilisation du bronze ! Ils étaient na- vigateurs et par conséquent (selon toute probabilité) com- merçants. Il me paraît donc impossible qu'ils n'aient pas eu une influence considérable sur le développement de l'âge de bronze en Europe. Ces peuples pélasgiques (beaucoup plus avancés en civi- lisation que les peuplades encore si barbares de l'extrême occident), pouvaient, par la mer Noire, aller chercher le bronze du Caucase et le transporter manufacturé sur tous les rivages méditerranéens. De là peut-être la diffusion en Europe de certains types déjà différents (et relativement plus perfectionnés) de ceux que l'on continuait à fabriquer 24