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                       LETTRE AU SUJET
    DU PRÉTENDU PORTRAIT DE THOMAS BLANCHET




       A Monsieur le Directeur de la Revue du Lyonnais.

           MON CHER DIRECTEUR,

   La Revue du Lyonnais, dans son dernier numéro, en parlant
de la vente des tableaux Laforge, cite, page 245, un portrait de
 Thomas Blanchet peint par lui-même et vendu 750 francs.
   A ce sujet, plusieurs personnes se sont demandé comment il
se fait que le musée ne se soit pas enrichi du portrait de l'auteur
des beaux plafonds de notre Hôtel-de-Ville ? La raison en est bien
simple.
   Le personnage représenté, étant revêtu d'un costume appar-
tenant au milieu du règne de Louis XV, ne peut être Thomas
Blanchet, mort à Lyon en 1689.
   L'œuvre par elle-même est fort remarquable, mais la signature,
cause de l'erreur, n'est point celle du célèbre peintre dont nous
admirons les œuvres décorant l'Hôtel-de-Ville de Lyon. Du reste,
ce n'est pas la seule erreur qui ait été commise au sujet de
Thomas Blanchet ; on a dit et écrit que le chagrin d'avoir vu
détruire par le feu son beau plafond de la grande salle, avait
causé sa mort. Les auteurs de cette assertion ignoraient sans
doute que l'incendie qui détruisit la grande salle de l'Hôtel-de-
Ville, endommagea le grand escalier et la salle appelée aujour-
d'hui d'Henri IV, eut lieu le 43 septembre 1674, et que Blanchet
ne mourut, comme je viens de le dire, qu'en '1689.
   Ce n'est pas la première fois qu'une date inexorable vient dé-
truire de douces illusions, mais les possesseurs d'une œuvre n'y
regardent pas de si près.

     Veuillez agréer, mon cher Directeur, l'hommage de mes
meilleurs sentiments,

                           E.-C.   MARTW-DAUSSIGNY.