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CHRONIQUE LOCALE Nous n'aurons plus le nez rouge, Voici venir le doux Printemps. C'est ainsi que les poètes modernes chantent l'arrivée de la plus riante des saisons. Ex ungue leonem. Les Allemands disaient : « Le Printemps est venu! ne l'avez-vous pas appris? Les petits oiseaux le disent, les petites fleurs le disent : le Printemps est venu ! Vous le voyez aux champs, vous le voyez aux forêts; le coucou* appelle, le pinson siffle, tout ce qui a du mouvement se réjouit. Le Printemps est venu. Là , fleurette sur la bruyère ; ici, mouton sur la prairie. Ah ! voyez comme tout se réjouit ! Le monde s'est renouvelé. Le Printemps est venu ! » Verë nitent terrœ, vere remissus œger, avait dit Ovide, il y a long- temps. Les réalistes préfèrent la leçon française, les savants, la classique, moi l'allemande. Malgré le doux Printemps, la neige est tombée et le mois d'avril, jusqu'ici, a été agréablement panaché de coups de soleil et de frimats. C'est trompé par l'alrrianach sans doute, et lune rousse mise à part, que le Concours régional a choisi le moment où nous sommes pour dresser ses tentes sur le cours Napoléon. Les machines agricoles et les plantes, les kiosques et les fleurs, les exposants et les promeneurs reçoivent, en même temps, vent, soleil et pluie ; les gens que l'uni- formité ennuie sont très-satisfaits. Chevaux et taureaux, porcs et lapins, moutons et canards sont aussi exposés dans leurs boxes ; exposé est bien le mot. Si ce qui tient à la nature laisse à désirer, tout ce qui ne dépend que de la main de l'homme est bien entendu ; la disposition générale est bonne, le coup d'œil superbe, l'ordre parfait; quant à la beauté des produits, la force du bétail, et la perfection des machines, il y a de quoi satisfaire les difficiles; mais nous nous garderons bien d'influencer les décisions du jury en sortant des généralités; nous ne ferons de réclames ni pour les herses ni pour les locomobiles; les races bressane ou tarine sont égales devant notre impartialité. N'ayant pas reçu la moindre