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166                      CHRONIQUE LOCALE.
 quinze jours, un de leurs convois traversait la ville amassant la foule
 et soulevant la curiosité et la sympathie, lorsqu'une dent d'engrenage
 venant à se casser, le train s'immobilisa près de la rue Saint-Dominique
 et ne put se remettre en route qu'avec un renfort de chevaux.
    L'événement était immense, l'accident peu de chose ; pourquoi donc
 notre grand journal, en sa qualité de savant, a-t-il paru se réjouir
 d'un échec dont il ne sera pas question le mois prochain et qui n'em-
 pêchera pas les loeomobiles d'envahir toutes les routes peut-être
 dès l'année prochaine ?
    Malgré ces erreurs de la science, ne blasphémons pas trop contre
 elle, ne la critiquons même pas et surtout gardons-nous de vouloir
 la supprimer.
    De la science à l'art il n'y a que la main. Notre chroniqueur du
 Salon a donné un aperçu rapide des œuvres de quelques peintres
 lyonnais, parmi lesquels il enchâsse M. Manet, mais il a omis
 MM. Bonnet, dont le buste de M. Louis Perrin est si magistral, Bruyas
 et ses fleurs, Castex et son beau panneau décoratif, Compte-Calix et
 son orpheline, Conty et ses moineaux, Courtet avec son buste et ses
 médaillons, Danguin, notre professeur de gravure, et son fin portrait
 de jeune fille, Dubouchet, le graveur, Dnseigneur et ses études égyp-
 tiennes, Fabisch dont le suave ciseau a si bien rendu la Douleur
 chrétienne, Fabisch le fils, statuaire comme son père, qui a débuté
 par un Jeune Martyr chrétien dont la presse a signalé les beautés, et
 qui, continuant de nobles traditions, se sert de la plume comme du
 ciseau, Flandrin dont les toiles protestent contre le réalisme moderne,
 Fugère qui a réussi, dans une remarquable gravure, le portrait de
 Louis Perrin, M1"' Gillet et ses pastels, Girard qui nous appartient au
même titre que Roubaud, Grobon, Hirsch, M118 Kock et ses fleurs,
Lacuria que les arts regrettent, M""" Comte-Cherpin et Puyroche-Wa-
gner, MM. Lépagnez, Maisiat, Perrin, Pompaski, Revol, Rivoire,
Seys, Sibuet, Sicard, Wolf qui tous rappellent que Lyon fut la patrie
de Saint-Jean, Reignier, aujourd hui chef de cette illustre école,
Lortet qui s'est mis à la tête de nos paysagistes lyonnais, Montessuy,
dont le pinceau rivalise avec celui des maîtres flamands, Ponthus-
Cinier qui a l'honneur d'avoir des ennemis, mais dont le talent
grandit chaque année, et qu'il est plus facile de critiquer que d'éga-
ler, Sicard, le peintre hardi dont les chevaux franchissent avec tant
fougue les barrières, enfin Roubaud et Textor, deux statuaires de
mérite dans des genres bien opposés.
  Si la Revue ne peut donner à chacun d'eux la place qu'il mérite,