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100                        LA DIANA.

plaçaient sans ordre comme égaux entre eux (4). Or, c'est
ce que nous remarquons à la Diana où, à l'exception des
quatre premiers écussons : France, Forez, Beaujeu et Na-
varre, dont la préséance est naturellement indiquée, il est
impossible de voir aucun ordre- suivi, les blasons de Bour-
gogne, de Champagne et de Viennois, se trouvant confon-
dus au milieu des autres. La seule intention qui puisse se
remarquer, c'est le soin avec lequel on a évité, pour l'effet
artistique, de placer les écussons à champ d'azur sur les
caissons bleus, et les écussons de gueules sur les caissons
rouges.
   Mais j'ai à citer un exemple plus remarquable encore,
c'est le recueil des armoiries, des seigneurs barons ou
haut-justiciers du Languedoc, publié par Briard, en 4654.
Dans ce livre accompagné de planches armoiriées, nous
voyons que les seigneurs barons du Languedoc étaient au
nombre de vingt-deux. Leurs noms et écussons, titres et
qualités sont minutieusement décrits, selon le rang qu'ils
sont placés, dit l'auteur, dans le tableau de leurs ècus
posé en la maison de ville de Montpellier aux Etats de
l'année 1654. Je vais en donner une idée.
   Le premier écusson est celui de la duchesse d'Angou-
lômepour la terre d'Alais. Elle a un envoyé qui prend, en
son nom, la place d'honneur et a la première voix, comme
représentant le comté d'Alais. Le second appartient au
marquis de Polignac. Le troisième est celui de la duchesse
de Ventadour pour la terre de Tournon. Elle a aussi un
envoyé. Le quatrième représente le marquis de Tournel
pour la terre de Tournel. C'est le dernier qui ait un rang
assigné. Car, après lui, fait remarquer l'auteur, les autres
barons roulent entre eux sans avoir égard à leurs qua-

  (1) Guy-Allard, Dictionnaire du Dauphiné, t. I, p. 431.