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                         ET LE P. VIONNET.                              483

l'imprimer; mais le Xerxès de M. de Crébillon, en 1749(1), me
met, comme malgré moi, dans la nécessité de le faire. Le fond
des deux pièces, quoique la conduite et l'intérêt en soient bien
différents, semble être à peu près le même ; de sorte que si ma tragé-
die venait à être représentée dans la suite, ici ou ailleurs, le public
aurait de la peine à se persuader qu'elle n'eût pas du moins été re-
 touchée après celle de M. de Crébillon. Cette considération, sans
 parler des autres, suffisait pour me déterminer à la livrer à l'im-
 primeur. Je la donne donc, telle qu'elle fut jouée en 1747, ce qui
 ne sera pas difficile à vérifier. Il s'en répandit alors plusieurs copies,
 qu'on trouvera parfaitement conformes à l'imprimé (2). »
    Le sujet de cette tragédie, c'est la mort de Xerxès; le poète a
 suivi la narration de Rollin, mais il n'a réussi, malgré tout ce qu'il
 croyait apercevoir de fortes émotions dans une catastrophe san-
 glante, qu'à faire une très médiocre pièce, passablement versifiée.
    Le P. Vionnet publia encore, à Lyon, une tragédie de Codrus,
 que je ne connais pas. Il mourut dans sa ville natale, d'une fluxion
 de poilrine, le 31 décembre 1754, laissant plusieurs ouvrages iné-
dits, dont l'abbé Pernetti desirait la publication.
    Le P. George avait remplacé, dans la place de professeur de rhé-
 torique au collège de Lyon, un frère aîné, qui s'était fait Jésuite
 le 19 juillet 1722, et était né le 3 janvier 1704. Barthélémy Vionnet
 mérite aussi un souvenir, comme auteur d'une tragédie à'Amalaric,
 qui fut imprimée à Paris. On trouve dans le recueil poétique d'E-
 tienne Fabretti (3), une pièce adressée Ad R. P. Bart. Vionnet
 Lugdunensem, Soc, Jesu, Rhetoricae in ea urbe classent relin-
 quere meditantem; Fabretti loue beaucoup le talent poétique de
  Barthélémy Vionnet, lui donne des consolations contre les fureurs
 de l'envie, qui, depuis longtemps, dit-il,
                                 Te suspicit inter olores
                        Praecipuos Rhodani.

    (i) Le Zerxès de Crébillon avait été représenté pour la première et unique
fois, le mardi 7 février 1714. Hist. du Théâtre Français, tom. XV, pag. 160.
   (2) Avertissement.
    (3) Pag. 167-170.