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                               BIBLIOGRAPHIE.                                 255
et 18 degrés centigrades; la différence, qui n'est'que de 19°, est bien
moindre que celle qu'on observe dans les régions centrales de la France.
    L'année, en Algérie, peut être divisée en deux grandes saisons, la saison des
pluies et la saison sèche. La première commence au mois d'octobre et finit
dans le mois de février. L'abondance des pluies s'oppose à l'exhalation des
miasmes marécageux qui produisent la fièvre intermittente, et permet ainsi
d'habiter la plaine et de s'y livrer à des travaux agricoles. La saison sèche
commence au mois de mai et se prolonge jusqu'à la fin de septembre.
    L'atmosphère de l'Algérie est constamment imprégnée de vapeurs humides,
et l'hygromètre indique habituellement le plus haut degré d'humidité. Lorsque
la température vient à s'abaisser, cette vapeur se condense sous forme de
brouillards ou de rosée, et, dans les soirées d'été, après le coucher du
soleil, le serein est quelquefois assez abondant pour mouiller les vêtements et
devenir une cause de maladie.
    Les brouillards agissent sur l'économie à la manière du froid humide ; les
rhumatismes et les catarrhes sont leurs effets ordinaires. Dans la saison où
les miasmes paludéens se dégagent, ils peuvent leur servir de véhicule, les
transporter à d'assez grandes distances, et développer des fièvres intermit-
tentes chez ceux qui les respirent.
     A l'hôpital civil d'Alger, le docteur Trolliet a observé que le nombre des
 malades s'est accru en raison de l'accroissement de la population, de la durée
 et de l'abondance des pluies, de l'élévation de la température et de l'occu-
 pation d'une plus grande étendue de la plaine.
     Les chaleurs de l'été donnent naissance aux inflammations des voies diges-
 tives et du cerveau. Avec l'automne apparaissent les dyssenteries et les fièvres
 intermittentes, dont un grand nombre présente le caractère pernicieux ; sous
 l'influence de l'humidité et des pluies de l'hiver se développent les maladies
 des voies aériennes, les catarrhes, les pneumonies, etc.
     Etudiant l'influence des localités sur la production des maladies, l'auteur
  compare le nombre des malades de la ville à celui des collines et à celui de la
 plaine, afin d'établir les degrés de salubrité de chacune de ces parties.
 D'après un calcul approximatif fait pendant la saison des fièvres, du i e r juillet
  au 3i décembre, la ville d'Alger donne r malade sur 3o habitants, les col-
  lines, r sur 10, et la plaine, à peu près 2 sur 3.
     L'auteur consacrant un chapitre spécial à l'étude des conditions hygiéniques
  dans lesquelles se trouve Alger, indique quelques réformes sanitaires à y in-
  troduire, et termine par la conclusion suivante : Alger est l'une des villes les
  plus saines que nous connaissons ; nous doutons qu'il y ait en France une ville
  qui remplisse des conditions plus favorables sous le rapport des lieux, de l'air
   et des eaux.