Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     DE I.A PHRÉNOLOGIE.                      83

conclut à une division analogue d'appareils organiques parti-
culiers, affectés à ses diverses facultés.
   Gall confondait deux choses distinctes : la perception et
l'impression. Une expérience très sûre, et que le novateur
ne prévoyait pas, a ruiné le principe sur lequel il établissait
son analogie. En effet, l'œil restant le même, tout aussi sen-
sible, tout aussi irritable, si l'on enlève les lobes cérébraux,
l'animal ne voit plus; il en est de même de tous les autres sens.
Donc, l'analogie de Gall manque de son premier terme , et
cependant c'est sur elle, ef à défaut d'anatomie spéciale, qu'il
a échafaudé toutes ses inventions.
   Que reste-t-il donc de tout cela, si ce n'est l'empirisme des
opérations externes et leur généralisation, en un mot, la
cranioscopie? Jugée, réduite à néant par l'exposition précé-
dente, elle va tomber au dessous même de tout le reste du
système. Dans l'examen direct qu'en va faire M. Flourens,
les raisons, par lui données, sont des faits, et des faits telle-
ment concluants, qu'il est permis à tous les esprits, même les
moins initiés, d'apprécier leurs rapports avec la démonstra-
tion.
   La cranioscopie est cette partie de la doctrine qui traite de
la révélation des organes intérieurs du cerveau par des ren-
flements ou bosses sur la paroi externe de la boîte osseuse du
crâne. On conçoit que, pour que cette révélation fût possible, il
faudrait, d'une part, que les organes internes fussent situés à
la surface de ia masse cérébrale, et, d'autre part, que le relief
crânien fut l'identique reproduction de ladite masse. Ces exi-
geances sont de rigueur.
   Or, la réponse à la première , c'est que les organes ne sont
pas situés à la surface: la preuve, c'est qu'on peut enlever à
un animal, soit par devant, soit par derrière, soit par côté,
soit par en haut, une portion assez étendue de son cerveau,
sans qu'il perde aucune de ses facultés.