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       LE CARTULAIRE DE S A I N T - S A U V E U R - E N - R U E   467
cesseurs des dix-septième et dix-huitième siècles, d'en reproduire
de nombreux extraits, mais qu'ils se sont mis à les publier inté-
gralement. L'impulsion, dans notre ancienne province, a été donnée,
il y a bientôt trente ans, par notre regretté Auguste Bernard, à qui
l'on doit les cartulaires de Savigny et d'Ainay, si précieux pour la
période obscure du dixième au douzième siècle.
   Voici maintenant que M. le comte de Gharpin-Feugerolles, si
avantageusement connu du monde érudit depuis 1854 par ses re-
cherches et ses travaux, vient d'entrer dans la voie ouverte par
son compatriote. Il y débute brillamment par la mise au jour d'une
des plus intéressantes découvertes qui enrichissent sa bibliothèque
personnelle, où il a accumulé, à grands frais et avec une connais-
sance parfaite, de véritables trésors historiques.
   Le cartulaire du prieuré de Saint-Sauveur-en-Rue, qui sera
suivi d'autres non moins intéressants, a une importance plus
grande que ne pourrait le faire supposer le monastère obscur qu'il
concerne. Les chartes qui s'y trouvent réunies nous renseigneront,
en effet, sur un territoire très intéressant à étudier au point de vue
de l'histoire et de la constitution politique delà France provinciale
pendant le moyen âge. La baronnie d'Argental, où ce prieuré fut
établi, était située dans une sorte de territoire mixte, qui, pendant
longtemps, dépendit des Dauphins de Viennois, quoiqu'il fût séparé
de leur domaine par le Rhône, et sur la condition duquel il serait
très important d'être définitivement fixé.
   L'existence sur la rive droite de ce fleuve d'un district ayant ap-
partenu au Dauphiné tendait à établir une doctrine historique fai-
sant autorité que cette anomalie proviendrait de l'occupation pri-
mitive de cette partie de notre province.par les Allobroges.
   L'histoire des origines de la baronnie d'Argental confirmerait
cette appréciation, car lorsqu'elle fut constituée, au milieu du neu-
vième siècle, son territoire se trouvait dépendre du pays de Vien-
nois, et son premier seigneur s'y établit en vertu d'un échange, et
avec le consentement de l'évêque de Vienne. Depuis les chartes
qui révèlent cette particularité, le Dauphiné se serait étendu jusque
versAnnonay, chef-lieu àel'Oger dans lequel était compris Argental.
   Le cartulaire de Saint-Sauveur ne fournit aucun texte précis qui
contredise ces . conclusions ; mais il nous apprend, observation