page suivante »
274 LA REVUE LYONNAISE peint représentant Arné VIII accompagné de sa femme, tous deux désignés par leur armes, et présentant à la Sainte Vierge et à saint Pierre Célestin, l'église dont il était le fondateur. Tous ces détails s'appliquent très exactement à la situation du prétendu mausolée des Pazzi. Il était à droite, aussi près de l'autel que pos- sible sans gêner les cérémonies du culte, et appliqué contre la mu- raille, comme il convient à un monument destiné à recevoir des peintures. Ce projet soit qu'il ait été exécuté dès le début, soit qu'il n'ait eu sa première réalisation qu'après la reconstruction de 1464, reçut le cœur et les entrailles de Louis I e r ; plus tard, après les dé- vastations de 1562, il fut rétabli à la même place, mais dans un goût moderne, tant pour l'épitaphe que pour la décoration artisti- que. Cette restauration dut être faite en même temps que celle du tombeau du cardinal d'Amboise, et peut-être aux frais d'un prince de la maison de Savoie, ce qui expliquerait pourquoi, après les mutilations subies par ce monument, la mémoire de son origine et de son usage se perdit dans le monastère, les archives con- ventuelles ne renfermant aucun titre relatif à son rétablissement. L'existence de deux tombeaux successifs, l'un du xv° siècle, remplacé par un autre de la seconde moitié du xvie siècle, ne se prouve pas seulement par les considérations qui viennent d'être exposées, mais aussi par la connaissance que l'on a des deux épi- taphes différentes, dont j'ai parlé plus haut. Toutes deux avaient disparu à l'époque où elles furent citées, mais on conservait dans les archives du couvent, une copie manuscrite de la première, qui fut recueillie par l'auteur anonyme de la Notice inédite à qui le P. de Colonia l'a empruntée pour la reproduire (Histoire littéraire de Lyon, t. II, p, 457); Guichenon a publié le texte de la seconde dans son Histoire de Savoie (t. I er , p. 520). Ces deux monuments littéraires nous fournissent des éclaircissements si caractéristiques qu'il est nécessaire de les mettre en regard ici. Voici d'abord le texte de l'épitaphe qui était conservée dans les archives du monas - tère. Duœ Sabaudornm moriens Ludovious in ista Urbe, ait, lego viscera corque me%t,m,. Accipiant corpus meurn sine ventre Oebennm Et mea cum eara conjuge membra locent,