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148                         LA R E V U E LYONNAISE
maire de chacun des objets d'antiquité et de chacune des médailles
du cabinet. Je voudrais pouvoir reproduire ici ces descriptions qui
sont faites avec le soin le plus minutieux. Le P. Janin y a révélé
toute sa science d'antiquaire, et quand il décrit les pièces les plus
importantes, il renvoie le lecteur à l'histoire littéraire de Golonia,
qui a donné déjà cette description, on cite le comte de Cajdus1
et Montfaucon qui en ont parlé aussi. Parfois il indique l'époque de
l'entrée d'un objet dans le cabinet; ainsi il mentionne en marge
que deux bustes à'Isis, en basalte et en albâtre, ont été reçus le
1er juillet 1772, c'est-à-dire huit ans après la confection de son
    1
      Le comte de Caylus a visité le cabinet des antiques du collège, M. Breghot du
Lut a constaté ce fait dans ses Nouveaux Mélanges, 1829-1831, page 31, en reprodui-
sant un article de M. Jauffret inséré en 1828 dans le Conservateur               marseillais.
 « Les comtes ide Caylus et de Maurepas, dit-il, ayant entrepris un voyage dans le
 Midi de la France, voulurent voir, en passant à Lyon, la belle bibliothèque des
jésuites et leur cabinet d'antiquités ; c'était le P. Eéraud qui avait alors la direction de
  celui-ci. Parmi les monuments que le P.Béraud leur présenta, il leur fit remarquer
une belle épée antique de lapins heureuse conservation. Le comte de Caylus l'examina
attentivement. Quelque temps après il avança dans un de ses ouvrages qu'il avait vu
 deux épées antiques chez les jésuites de Lyon ; le P. Béraud crut devoir avertir le
 comte de son erreur, et celui-ci lui répondit : Le diable m'emporte, mon révérend Père,
 si je n'ai pas cru que vous aviez deux épées antiques. Voilà ce que c'est que d'écrire
 de mémoire. » Calvet tenait cette anecdote du P. Béraud; elle donne l'idée du ton
 militaire que le comte de Caylus avait coutume de mettre partout. »
     Cette épée est mentionnée dans l'Inventaire       dressé par le P. Janin, en 1764. de
 la manière suivante': « Lame d'épée en fer, de la longueur de 2 pieds 7 pouces, et
 large de 2 pouces 3 lignes, y compris le fer du manche détaché par la rouille. » A
 la suite de cette description, le P. Janin cite les Å“uvres du comte de Caylus, t. I,
 p. 241 dans lesquelles il. est fait mention de cette épée. « Je suis convaincu, dit le
 comte, que les anciens, non seulement dans les premiers temps, mais dans les siècles
 des Romains, ne faisaient usage que du cuivre, et qu'ils n'employaient pas com-
 munément le fer, suivant en cela les pratiques et les usages établis alors dans le
  monde : quoi qu'il en soit, je n'ai vu dans le nombre des cabinets d'Europe dont
 j'ai visité la plus grande partie, que deux lames d'épées en fer que l'on puisse
 regarder comme romaines. Elles sont dans le cabinet des jésuites de Lyon; il
 n'y en a même qu'une qui soit entière. Le P. BÉRAUD, Laurent, né le 5 mars
 1702 ou 1703, mort le 26 juin 1777, fut aussi un célèbre astronome. (Voir Biogr.
 univ.) Le célèbre abbé BARTHÉLÉMY a visité aussi le cabinet des antiques des
 Pères Jésuites; il le dit lui-même dans la première de ses Lettres au comte de
 Caylus, écrites pendant scn voyage d'Italie, datée sur le Rhône, ce 19 août 1755.
 « Lyon est plein d'antiquités, dit-il, et on en découvre tous les jours... J'ai vu le P.
  Béraud, il m'amontré dans ses cabinets, un bas-relief représentant Socrate qui nous a
 piru fort bien, e t c . » Ce bas-relief est aussi décrit par le P . Janin,dans son Inven-
 taire « une tête de Socrate, en bas-relief, d'un beau marbre blanc de Paros. La d,
  tête d'un cizeaU grec et d'un travail exquis; elle est ovale, les bords en ont été alté-
 rés, mais réparés et restitués dans la planche de chêne où elle a été enclavée. Hau-
 teur 13 pouces, largeur 9 pouces. (Réputée moderne par MM. d'Ennery et Wat-
 telet.) »                                                                        '