Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           BIBLIOGRAPHIE                              163
donne une plus grande certitude, et, s'élevant au dessus du contin-
gent, au dessus des causes secondes, constitue une science véri-
table. Cette synthèse ramènera à l'affirmation de la cause première,
à l'affirmation de Dieu; non point du Dieu mort de la philosophie,
mais du Dieu vivant de la Bible et de l'Evangile.
    Ainsi, ce livre n'est point seulement œuvre de géologue, mais
œuvre de philosophe chrétien. La première partie, sous le titre de
Considérations préliminaires•,       est toute philosophique. Elle pré-
sente l'histoire des rapports de la science et de la religion, depuis
le premier éveil de l'esprit scientifique chez les Grecs. La scolasti-
que, par sa connaissance de Dieu, du monde surnaturel et de
l'homme, possédait la moitié de la science, etc'estavec grande raison
que le souverain pontife Léon XIII a récemment rappelé l'attention
du monde chrétien, sur la vaste encyclopédie construite par le génie
de saintThomas. La scolastique n'est pas complète sans la science,
mais, d'un autre côté, la science (en prenant ce mot dans le sens
contemporain) ne sera véritablement féconde que par son alliance
avec la métaphysique. C'est pour s'en être tenus éloignés, que nos
 savants modernes, les transformistes, par exemple, sont tombés
 dans de si-graves et souvent de si étranges erreurs. Ce sera l'œu-
vre de la philosophie scientifique du dix-neuvième siècle, d'opérer
 ce rapprochement et de compléter l'édifice. La science, telle que
nous l'entendons aujourd'hui-, née dans le mouvement de la Renais-
 sance, a fait oublier la foi pour un temps; mais c'est elle qui va
nous y ramener. C'est le savant, nous dit M. deRosemont,. qui sera
 l'apôtre du retour.
    Les deux points d'arrêt qui ont retardé ce retour de la science
 à la foi, sont la réforme protestante et la Révolution. La première
 fut d'abord purement religieuse, et ne devint politique que posté-
 rieurement -, la seconde parut d'abord exclusivement politique, mais
 il est bien évident, de nos jours, qu'elle devient tout à fait religieuse.
 Ce sont en somme deux révoltes de la liberté contre la tradition,
 révoltes qui ont accumulé les ruines, l'une en Allemagne, l'autre
 surtout en France. Aujourd'hui la Révolution s'attaque directement
 à Dieu, et c'est au nom de la science, que cette hérésie nouvelle veut
 détruire lareligion. Raison de plus pour opposer la vraie science à
 la science fausse. C'est ce que le pape Léon XIII recommande au